Nouveau Mexique – Colorado – Ouest Kansas

Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.

NOUVEAU MEXIQUE

Je suis arrivé à Las Vegas le 1er juin au soir. L’étape qui m’attendait se passait dans un ranch près de cette petite ville du Nouveau Mexique. J’appelais Lolly et Bob qui me conduisirent jusqu’à la ferme, et je ne m’attendais pas à faire la rencontre d’un homme de 73 ans ! Ce ne fût pas un problème du tout et j’ai apprécié partager et discuter avec eux. Bob a emménagé au Nouveau-Mexique après avoir pris sa retraite de professeur de Chimie à l’Université, afin d’y trouver un endroit paisible, puis décida de produire sa propre nourriture. Bob dispose ainsi de terres agricoles pour les pâtures et les fourrages, d’un jardin potager et en majeure partie d’une forêt de pins. Il produit de la viande grâce à ses quelques vaches et cochons, possède des chèvres qu’il trait pour le lait, et des poules pour les œufs.

Dans le but d’être autosuffisant

Le jardin potager offre une suffisante diversité de fruits et légumes à savoir prunes, framboises, rhubarbe, maïs doux, haricots verts, courges, asperges, poivrons, etc.). Il produit son propre fromage de chèvre et une fois par an, il abat un cochon et une vache qu’ils conservent au congélateur. Contrairement à ma première ferme dont le but était de générer des revenus, ici l’objectif n’était pas d’exercer une activité économique mais de produire des aliments pour lui et sa famille.

Bob construit également une cuisine dans la grange qui lui servira à y entreposer des congélateurs pour conserver la viande et les légumes, et y réaliser le fromage de chèvre.

Là-bas, j’ai fait la rencontre de Kate, arrivée un jour avant moi. Juste diplômée de l’Université, elle prend une année sabbatique pour visiter chacun des 48 états ! Nos tâches quotidiennes étaient de nourrir les animaux chaque matin, travailler dans le potager (semer ou désherber) et aider Bob à construire la cuisine. La semaine suivante, Dominick arriva depuis New York. Ce jeune homme souhaitait découvrir un ranch et travailler avec les animaux. Nous avons principalement travaillé avec Bob pour construire la cuisine.

Soigner les animaux

Lors de cette étape, j’étais assez proche des animaux, surtout les chèvres, mignonnes, curieuses et drôles ! J’ai eu le coup de foudre pour Spody, la maman. Après être tombé malade et soigné par Bob, elle est maintenant très amicale envers les hommes. La seconde semaine, Bobby un des cochons ne bougeait plus de son coin, comme s’il avait un problème avec ses pattes arrières. Nous devions alors lui apporter de l’eau et de la nourriture. Nous étions également entourés de chiens. Niña, Killer, Bullet, Buddy, Flaffy et Blanca sont les six chiens de la ferme, partageant la maison avec catfood (oui c’est bien le nom du chat !).

Kate with a chick!
Goats
Dogs
Pasture
Baby pig
Baby pig
Spody <3
Selfie with Spody
Killer and the cows
Coucou!

Les animaux (sauf les chiens évidemment) fournissent viandes, lait et œufs ainsi que du fumier qu’il utilise comme engrais pour le potager. Cependant, cela lui coûte cher en aliments pour les porcs et les poules. Cette année, il a donc semé plus de maïs pour en avoir comme aliment pour eux.

Un projet original

Depuis environ 8 ans, Bob collectionne les vieux réfrigérateurs afin de construire une serre avec ! Le frigo est utilisé comme une brique, remplie de terre, et chacun d’entre eux seront imbriqués pour faire un mur, gardant la chaleur. L’origine de cette idée vient en fait d’un architecte utilisant du matériel recyclé pour fabriquer des maisons écologiques. Les murs sont faits de pneus remplis de terre et la maison n’a pas besoin d’être chauffé, même en hiver (et l’hiver est froid au Nouveau-Mexique), il a également mis au point un système de récupération d’eau.

Bob a tout de même besoin de 60 réfrigérateurs supplémentaires pour aboutir à la serre voulu.

Un marché difficile

Tout comme Joe, un autre éleveur voisin de Bob, il vend des veaux aux enchères. Et malheureusement, seule de gros acheteurs sont présent et achètent les animaux. Quel gâchis d’élever ces veaux en pâturage puis de les envoyer dans les feedlots (vous savez, ces fermes aux 5000 vaches entassées et nourris de maïs et soja OGM, appelées encore hamburgers sur pattes). Autant de raisons que d’apprécier avec modération la viande quand on sait d’où elle vient et de refuser un hamburger, certes appétissant, mais provenant d’une viande hachée acheté à Walmart.

Et la durabilité ?

Bob a mis en place un agro-système durable en associant l’agriculture et l’élevage et en n’utilisant très peu de produits chimiques, conservant ses sols fertiles et les eaux propres. Cependant, il a trop peu de surfaces pour pratiquer la rotation des pâturages et de cultures. Sur le plan socioéconomique, il ne fournit que très peu de produits sur la marché et sa balance économique n’est pas équilibré. Cela s’explique par son unique but d’alimenter sa famille et non être présent sur le marché.

J’ai apprécié cette étape au Nouveau Mexique en bonne compagnie, malgré le fait que Bob était parfois ronchon ! Je quittai Bon, Lolly et Dominick pour rejoindre Denver. Seulement faire du stop n’étais pas simple là-bas ! Alors après 2 voitures juste pour arriver quelques kilomètres plus loin au bout de 3h30 de stop, je fus soulagé lorsque quelqu’un s’arrêta enfin, alors que j’arrivai auprès de la voie rapide, désespéré. Et c’était parti direction le Colorado.

COLORADO

Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. Ils pratiquent la permaculture, et plus précisément la hugelkultur (surement allemand) et produisent leur propre compost. Le dimanche je suis allé en ville pour un « Free Tour » nous montrant les coins mythique, historique et en relation à l’art de la ville. Je fis la rencontre d’une famille du Kansas, qui par chance y retournait le lendemain. Je leur expliquai que je m’y rendais également, et acceptant de m’y conduire, nous planifions alors un rdv.Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. Ils pratiquent la permaculture, et plus précisément la hugelkultur (surement allemand) et produisent leur propre compost. Le dimanche je suis allé en ville pour un « Free Tour » nous montrant les coins mythique, historique et en relation à l’art de la ville. Je fis la rencontre d’une famille du Kansas, qui par chance y retournait le lendemain. Je leur expliquai que je m’y rendais également, et acceptant de m’y conduire, nous planifions alors un rdv.Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. 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Avaient lieux ce même week-end un festival de bande dessiné et la Gay Pride. Voici alors un compilé des meilleures photos prises ce jour-ci.

Après une ballade dans un parc, je suis rentré me reposer pour le soir et quittai mes hôtes le lendemain après une interview avec Ian sur la hugelkultur.  J’étais sur la route vers les Grandes Plaines.

OUEST KANSAS

Bisons

Cateline (rencontré la veille durant le Free Tour) me conduisit alors depuis Denver jusque aux portes du Kansas, sur la route nationale 36. Elle me déposa finalement à la ferme, ce qui fut très aimable de sa part. Sur la route, j’eu la chance d’apercevoir, broutant tranquillement dans leur pâturage, un troupeau de bisons, les rois des Grandes Plaines.

J’arrivai à la ferme et fis la rencontre de Nina, Jeter et du reste de la famille en visite pour une semaine. J’étais le seul volontaire, entouré par une dizaine de personnes, les enfants et leur conjoints et les petits-enfants de Nina !

Les Grandes Plaines, une mosaïque verte et jaune

Le paysage que je découvris en quittant Denver, peut faire penser à celui du bassin parisien. Il offre un plat paysage, sans arbres ni rivières, offrant un océan bicolore vert et doré que sont le maïs transgénique, les pâturages et le blé. Mais bien entendu, aux Etats-Unis, c’est tout en plus grand, et le climat reste différent. L’absence d’arbres dû à un enchaînement d’été chaud et sec et d’hiver froid, laisse le vent pénétrer dans cette immensité, provoquant régulièrement des tempêtes des plus impressionnantes.

Les terres d’enfance de Clark Kent (Superman) sont faiblement peuplées et les petits villages survivent au milieu des champs de céréales et des vaches. Et comme dans le comic, on rencontre des fermiers vêtus de leur chemise à carreaux, jeans et chapeaux de cow-boy, le drapeau des Etats-Unis placé fièrement devant la maison et prenant soin de leur tracteur !

Ce paysage cache une forte présence des grandes entreprises de l’agriculture capitaliste et conventionnel. Ces terres immenses sont cultivées par un nombre réduit d’agriculteurs, ce qui nous donne une taille moyenne des exploitations autour de 800 hectares. Les multinationales agrochimiques ont doté d’intelligence en réduisant le travail de l’agriculteur (ou des employés agricoles) à 3 tâches : semer, traiter et récolter (et parfois irriguer, mais cela se fait à distance, il n’y a qu’à activer les rampes). Une de ces tâches est parfois réalisée par de petits avions qui viennent asperger les champs de pesticides, incroyable mais vrai ! On applaudira cette initiative, qui a permis de réduire les coûts d’échelle et les risques d’exposition pour celui qui asperge ; mais réduisant également au minimum la présence d’insectes pollinisateurs et de la faune sauvage, sans parler des résidus polluant l’air et les eaux.

Une chose positive tout de même, les incroyables couchers de soleil !

Y Knot Organic ?

Lorsque Nina, Jeter et leurs deux filles décidèrent il y a 10 ans de débuter une ferme en agriculture biologique dans cette région, ce fut un grand défi à relever. Leur but était alors de produire de la nourriture de qualité et de vivre dans un lieu favorable aux oiseaux, abeilles et arbres. Ils plantèrent plus de 200 arbres autour de la maison et débutèrent un jardin potager, l’élevage équin et quelques champs. Ils produisent maintenant fruits, légumes, aromatiques, cultivent du blé et du fourrage et élèvent des bovins et chevaux. Ils obtinrent la certification biologique pour le blé et les légumes et espèrent l’avoir bientôt pour le bœuf. Ils défendent une nourriture de qualité sans produits chimiques et antibiotiques, et produisent une viande de bœuf, nourris aux pâturages, moins caloriques et faible en matières grasses (3% contre 22% pour un bovin nourri aux graines). Ils vendent au travers d’une coopérative de produits bios. De plus en plus de personnes souhaitent manger sains et bios, et sont alors heureux de trouver ces produits. Aussi, certains agriculteurs ou organisations viennent visiter la ferme. Ce n’est pas commun dans les Grandes Plaines de rencontrer une ferme bio avec des fruits et légumes, et leur jardin renferme une biodiversité non comparable aux alentours : des oiseaux, des abeilles, etc. Ils croient fort au Bio et prennent part à une organisation pour conserver les critères de la certification Bio en adéquation avec les valeurs du « produire sain et manger sain ». Alors, pourquoi pas Bio ?

La récolte

Pendant mon séjour à Y Knot Farm and Ranch, la récolte du blé dur de printemps était prête. La période de récolte est intense. Les grandes fermes embauchent généralement de la main d’œuvre et utilisent deux ou trois moissonneuses pour faire le travail le plus rapidement possible, pendant qu’un camion collecte les grains et les transportent à la coop la plus proche. Mais chez Nina et Jeter, ça ne se passait pas comme cela. Les années précédentes, ils laissaient la culture du blé à leurs voisins Deb et Dave qui réalisaient le travail et récupéraient une partie des bénéfices. Mais cette année ils décidèrent de cultiver une partie de leurs champs. Jeter emmena à réparer une vieille moissonneuse, John Deere 1974 et prépara les deux greniers à blé qui allaient être remplis avec la récolte. Contrairement à leurs voisins, ils ne peuvent pas emmener directement leur blé à la coopérative du coin car elle ne collecte que celui du circuit conventionnel ; la coopérative Bio viendra alors récupérer la récolte une fois les prix fixés selon ceux du circuit conventionnel.

Comme c’était leur première année à réaliser la récolte, et également en raison du mauvais temps (les grains doivent être en dessous de 12% d’humidité pour être récoltés), la période de récolte dura plus longtemps que prévue. Nous avons découvert une différence de rendement entre le champ autour de la maison et celui plus au Nord car ce dernier n’a pas bénéficier s’une seule goutte de pluie durant toute la saison ! La récolte se termina deux jours après mon départ, Jeter et Nina espèrent maintenant un prix juste pour leur blé. Le prix en Bio est plus élevé que pour le conventionnel mais celui-ci étant bas cette année, ils ne pourront pas en tirer autant qu’espéré.

Jeter et Nina loupèrent les festivités de la fête nationale du 4 juillet pour cause de récolte, comme tous les autres agriculteurs d’ailleurs. Je me rendis donc au feu d’artifice de Bird City avec la fille de Nina et les enfants. Ce village étant petit, je m’attendais à quelque chose de court et pas exceptionnel. Seulement j’assistai à un show de 30 minutes plutôt réussi ! J’étais surpris mais heureux d’avoir assister à l’« Independance Day » des Etats-Unis.

Nous récoltions également légumes et framboises et vendions quelques paniers chaque semaine. Ils utilisent différentes méthodes organiques pour éloigner les insectes et obtiennent de délicieux légumes ! J’ai pu récolter courgettes, aubergines, poivrons, framboises, fraises, betteraves, et les premières tomates cerises !

Comment être durable

L’exploitation offre une diversité de produits : légumes, fruits, blé dur, œufs, fourrage et grains pour les animaux, et du bœuf de qualité. Ils proposent aux clients de la nourriture saine, de qualité, certifié biologique. De plus, ils essayent de préserver au mieux les ressources naturelles et la faune sauvage.

Pour combattre les ravageurs de culture, ils utilisent d’innovantes méthode, j’en citerai quelques-unes : de l’huile de pépin d’orange comme herbicide qui peut être utilisé pour le blé ; de la poudre d’ail pour repousser les insectes des choux ; du papier coupé pour couvrir les mauvaises herbes et conserver l’humidité du sol ; introduire des coccinelles pour combattre les larves.

Ils effectuent des rotations tous les 2 ans pour le blé afin de laisser la terre au repos. Ils font brouter les vaches dans les champs fraichement récoltés. Les animaux y mangent le blé laissé après la récolte, des repousses de blé et les mauvaises herbes. Ils fertilisent le sol avec du fumier avant chaque semis. Le blé dur de printemps est semé en septembre et commence à germer après l’hiver, en mars, pour être récolté en juin/juillet. En pratiquant le pâturage et les cultures en rotation, ils maintiennent la fertilité du sol et n’ont pas besoin de désherber durant le cycle de culture du blé.

Une famille sympathique

Une des choses les plus importante concernant ce lieu est la famille. Spécialement durant mon séjour, j’ai pu rencontrer toute la famille réunis pendant une semaine chez Jeter et Nina. Ils pensent toujours à prendre soin de leur famille, et Nina a fait l’école a ses deux dernières filles. Ils ont dû faire face à des problèmes familiaux et ont à leur charge 4 de leur petits-enfants depuis un an, dont Xavier qui a seulement 2 ans. J’ai beaucoup partagé avec chacun d’entre eux. Je préparais parfois le diner et tout le monde a pu apprécier la sauce bolognaise ou les fondants au caramel ! J’étais heureux de faire partie de la famille et d’avoir échanger avec eux nos valeurs et expériences. Ce sont des gens vraiment bien et j’ai apprécié ce séjour !

Xavier!
Ride with Cateline and Alice
Jeter and Nina with the sunset
Last sunset
Family picture!

Dans le prochain épisode, vous découvrirez comment j’ai fait de nouvelles rencontres inattendues, le monde d’une ferme-communauté végétarienne, la meilleure chose que j’ai pu manger de toute ma vie, et comment les Pokémon ont conquis le Tennessee, voire le monde entier ! D’ici-là, prenez soin de vous et de la Terre qui nous offre de quoi nous nourrir chaque jour !

Bienvenue aux Etats-Unis – Californie – Arizona

Tout d’abord, je tiens à remercier tout celles et ceux qui soutiennent Les Agro’nautes, notre projet et nos convictions. Et merci à ceux qui suivent mes aventures et prennent de mes nouvelles, je vis des moments magiques, rencontre d’incroyables personnes mais je pense aussi bien à vous en France et ailleurs, et j’ai également hâte de rentrer en France vous retrouver.

Nous avons récolter 80% de la collecte sur notre plateforme de financement participatif, mais ce n’est pas fini et je compte sur votre soutien, voici le lien : https://www.miimosa.com/illustration-des-systemes-agricoles-durables-dans-le-monde 


Merci et bonne lecture.

 

 

Bienvenue aux États-Unis!

Je suis arrivé aux Etats-Unis le 7 mai dernier, à Los Angeles en Californie. J’en connaissais déjà beaucoup sur les E.-U., grâce aux films et aux séries américaines, ou quelques clichés. Mais par ce voyage, je souhaitais vraiment rencontrer le pays profond, vu depuis les campagnes et non les villes. Et plus précisément en visitant des fermes grâce au réseau WWOOF (World Wide Opportunities on Organic Farm). Let’s start the American Dream ?

Première impression : des rues immenses (appelés Avenue ou Boulevard) bordés de palmiers, de grosses voitures, et des gens gros ! Bon là j’exagère peut-être. Et bien sûr, tout à vitesse rapide : fast-food, coffee to go, drive, gens pressés, etc. Car aux États-Unis, tout doit être rapide et facile, peut-être parce que les « étasuniens sont faignants » (cité par une habitante elle-même). Revenons à mon voyage, pourquoi suis-je ici ? Quelque chose en rapport avec l’agriculture durable ! Mais tout d’abord, faisons connaissance avec le pays grâce à quelques chiffres.

DSC00759Les Etats-Unis d’Amérique a une superficie de 9,8 millions de km2, 320 millions d’habitants et un PIB par habitant de $54 400. On compte environ 2,2 millions d’exploitations agricoles couvrant 3,7 millions de km, soit une taille moyenne des fermes de 176 ha. Les rendements sont élevés : 10 t/ha pour le maïs, 2.9 t/ha pour le soja, 2.9 t/ha pour le blé. 30,2 millions de bovins sont abbatus chaque annee, et le pays compte 14 350 restaurants McDonald’s sur un total de 35 500 dans le monde.(Sources : FAO, Wikipedia, USDA, statista.com)

Ils ont également des lois illogiques, comme laisser conduire un gosse de 16 ans mais l’autoriser à boire une bière à 21 !

Bref, ce que j’attends par ce voyage est de comprendre ces chiffres et rencontrer des agricultures alternatives, des agriculteurs qui ne sont pas toujours en accord avec le système, et qui essayent de rendre le monde, l’alimentation et les esprits plus durables, avec humanité. Et cela est un grand défi à relever.

Maintenant que vous savez à-peu-près pourquoi je suis ici, regardons de plus près mon itinéraire au sein de ce vaste pays. Je traverse les Etats-Unis d’Ouest en Est, depuis Los Angeles en Californie jusqu’à Atlanta en Géorgie. Je vais parcourir au total 5420 km en visitant 9 états : la Californie, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado, le Kansas, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Tennessee et la Géorgie, avant mon retour en France le 2 août. Vous pouvez retrouver mon itineraire ICI.

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Je vous laisse lire le résumé de mes aventures.

Californie

Depuis le Hollywood Boulevard jusqu’au désert californien

Après m’être perdu dans Santa Monica, je suis enfin arrivé à Hollywood où je suis resté pour trois nuits chez Ken grâce au Couchsurfing. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai choisi Los Angeles, et me retrouver au cœur d’Hollywood ne m’a pas réjoui plus que ça, car je ne m’intéresse pas particulièrement au cinéma. Heureusement, Ken m’a bien aidé à trouver ce que je recherchais (un nouvel ordinateur portable, des vinyles pour envoyer à mon frère, etc.), et m’a emmené déjeuner et boire un verre en ville. Et je le remercie sincèrement pour tout cela. Bien sûr, j’ai pu me promener sur le célèbre Hollywood Boulevard, au trottoir parsemés d’étoiles avec le nom de célébrités (Walk of Fame).

Hollywood sign
Walk of fame
Vynils

Mon premier défi fut de rejoindre mon premier arrêt en autostop. Cala fonctionna jusqu’à Bakersfield où j’ai attendu en vain que quelqu’un me conduise en direction de Lake Isabella. Les californiens conduisant de grosses voitures aux fenêtres teintées prenaient juste le temps de me défigurer et passaient leur chemin, sans aucune pitié pour ce pauvre garçon brulant sous le soleil ! Parfois, certains passaient à dix centimètres de moi, conduisant à toute vitesse, ou même me lançaient des gestes obscènes. Qui est cet abruti qui n’a pas de voiture ?! Car j’ai oublié de préciser avant que les Etats-Unis est le pays avec le nombre de véhicules par famille le plus élevé au monde ! Après trois heures d’attente, je décidai de prendre le bus, et j’eus de la chance d’avoir le dernier en direction de Lake Isabella. Sur la route, je pus admirer – ou pas – les immenses gisement de pétrole, les infinis hectares de vergers et vignes produisant oranges, olives, amandes, raisins, et sans aucune mauvaise herbe entre les rangs. Heureusement, le paysage de la Sierra Nevada en fond rattrapait le tout.

Même si j’étais toujours en colère contre les californiens qui ne s’étaient pas arrêtés à ma vue, c’est avec le sourire que j’arrivai à Onyx Family Farm en fin d’après-midi. Je rencontrai les autres volontaires : Sabrina, Dylan, Red, Matt, Jim et Anouk (la seule européenne). Ils m’accueillirent chaleureusement et m’aidèrent à monter une tente pour moi. Je rencontrai également Ari (difficile prononciation) et Luna, le chien et la chienne, Doctor B le chat, Papaya la poule domestique et Elvis, la sacré vieille tortue ! J’ai réalisé que j’avais atterri dans une zone à très faible densité de population, le désert ! Il faisait chaud la journée, et frais la nuit, et pas le moindre indice d’une récente pluie. Le maître des lieux, Jake, travaillait chaque après-midi animant les heures d’après-classe pour les enfants. Il avait démarré son projet cinq ans auparavant et investissait une partie de son salaire dans la ferme.

Pendant trois semaines, j’ai œuvré aux différentes tâches de l’exploitation soient : cultiver des fruits et légumes, élever de nombreux poussins, recueillir les œufs, et faire les marchés le week-end.

Orange trees Monoculture
Landscape
Sunset on the farm
Elvis
Basil
Ridgecrest farmer's market

Sur la voie de la durabilité


Pas facile d’être 100% bio et d’être durable à tous les niveaux. Jake fait son possible pour proposer des produits frais et de qualité aux clients. Après avoir effectué quelques jobs, il trouva un bout de terrain près de chez ses parents et y démarra sa ferme, cultivant fruits, légumes, céréales et élevant des poules. La cour de chez ses parents se transforma en magasin ouvert tous les jours en période estivale. Il y a quelque temps, il initia deux marchés de producteurs, encore petit pour le moment, et où Jake est le seul à vendre fruits, légumes et œufs.

Dans l’impossibilité de proposer une quantité et une diversité suffisante de produits de la ferme sur les marchés, Jake achète et revend de nombreux fruits et légumes, bios si possible, et non dispoèible à la ferme. Lors de ma présence à Onyx Family Farm, les produits que nous revendions représentaient 80% du total.

Même s’il n’applique pas les règles de la certification biologique, il n’utilise aucun pesticide. Pour économiser au plus, il achète les aliments pour les poules bon marché et utilise des engrais artificiels pour fertiliser le sol, qui perdent leurs nutriments rapidement dans cette zone. Ces pratiques sont justifiés par la recherche d’un équilibre entre les contraintes économiques et les besoins des cultures et animaux, tout en préservant au mieux les ressources naturelles.

Peas

Cette première étape m’a permis d’illustrer un bon exemple d’alternative aux supermarchés et à l’agriculture industrielle. Jake a réussi à relever le défi de proposer des produits frais et sains sur les marchés de la Kern River Valley. Les consommateurs, de ce que j’ai pu voir, sont contents de trouver de bons produits près de leur domicile sans avoir à se rendre à Walmart.

Cependant, les produits bios qu’il achète proviennent d’une ferme-entreprise produisant à grande échelle (Cal-Organic) et non de petits exploitants. Les grandes entreprises et l’agriculture à grande échelle semble dominer dans le pays, et même quand on parle de bio ! Mais sachez que ça n’est pas simple d’obtenir la certification biologique, et cela coûte cher, et devient donc plus facile pour les fermes produisant en quantités importantes. Sinon, les consommateurs doivent faire confiance aux agriculteurs vendant sur les marchés, et c’est le cas pour Jake qui dit ne pas avoir besoin de la certification.

Un sujet intéressant qui sera surement abordé dans une future vidéo ou futur article.

De bons moments et de belles rencontres

Pendant mon séjour, j’ai fait des tas de rencontres. Premièrement, deux wwoofers arrivés à la ferme en septembre dernier, Sabrina et Dylan. Ils souhaitent s’installer en Californie et découvrir l’agriculture, et aident alors Jake quotidiennement. En juin, ils déménagent dans une petite maison écologique et vont continuer à travailler pour Jake, ainsi que pour le propriétaire de leur nouveau lieu de vie, et sûrement peu à peu démarrer leur propre ferme. Je leur souhaite de réussir dans leur projet !

Une agréable rencontre fut celle avec Debbie, une agricultrice habitant près de la ferme, et ses adorables chèvres ! Elle prépare du fromage de chèvre et réalise du savon au lait de chèvre. Nous avons donc été invités à préparer ces produits avec elle, et ce fut très sympa d’échanger avec Debbie. J’étais alors impatient de découvrir ma prochaine ferme avec des chèvres. Je te souhaite plein du bonheur à toi et tes chèvres Debbie !

Debbie's goats
Bunny goat
Goat cheese
Goat milk soap

Également, Red, Jim et Matt, trois jeunes recherchant quelque chose à faire de leur vie ! Nous avons beaucoup échangé sur bien des sujets et nous nous sommes rendus aux « hotsprings » (sources chaudes) bordant la Kern River, pour s’y
relaxer. Lors de ma première semaine, nous avons apprécié la présence d’Anouk, d’Amsterdam. Sa magnifique voix et son talent de cuisinière nous a ravi et elle nous a manqué après son départ. J’espère la revoir un jour en Europe, ainsi que tous les autres !

Enfin, je souhaite le meilleur à Jake et Erick, et de la réussite pour Onyx Family Farm ! Je suis certain qu’ils sauront relever les défis suivants : faire que la ferme continue à fonctionner, la rendre la plus durable possible et rendre les consommateurs heureux avec vos produits !

Matt, Anouk, Jim and I
Jake and the school children
Thank you with veggies!
Kernville farmer's market

On the road again

Direction ma prochaine étape : Le Grand Canyon. Je quittai alors Jake, Erick, Sab et Dylan sur le marché de Ridgecrest, un dimanche ensoleillé, pour poursuivre ma route vers l’Est. Je n’ai pu découvrir qu’une infime partie de la Californie et cela fut une bonne expérience. Je ne m’attendais pas à me retrouver dans un désert entouré de montagnes, forêts et rivières, et ce fut agréable.

Sequoia National Forest
California road

 

 

Arizona

Une rencontre inattendue

Je passai la majorité du dimanche en compagnie de Marina, une dame de 70 ans et ses deux Chihuahuas, qui me conduisit jusqu’à Flagstaff en Arizona, à une heure trente du canyon. Sur la route, les paysages désertiques me rappelaient un vieux Cartoon, Bip-bip et Coyotte ! Puis peu à peu on retrouvait de la verdure. Mon plan était de camper à l’entrée du Canyon pour deux nuits et d’ensuite continuer ma route vers le Nouveau-Mexique. Mais ça ne se passa pas comme prévu ! Marina prenait son temps sur la route, nous nous sommes arrêtés déjeuner, promener ses chiens, si bien que je suis arrivé à Flagstaff à la tombée de la nuit, et difficile de trouver une voiture pour le Grand Canyon à cette heure-ci. Abandonnant l’autostop, je demandai alors le campement le plus proche à deux jeunes cyclistes dans la rue, afin d’y installer mon hamac pour la nuit. Ils m’invitèrent à les suivre, il y avait un bois près de chez eux où je serai tranquille. Nous discutions sur le chemin et au je fis plus ample connaissance avec eux. Au final, Kendra et Kurt m’ont gentiment proposé de rester chez eux pour la nuit. Je les remerciais, acceptais et passais la soirée en leur compagnie ainsi que des amis à eux travaillant pour la majorité au Grand Canyon.

bipbip

Une parfaite journée !


Le lendemain, je débutai l’autostop vers le Canyon. J’avais décidé de reporter mon arrivée au Nouveau Mexique un jour plus tard, et laissai mon sac à dos chez Kendra et Kurt pour le retrouver le jour suivant. Clara, Arcita et Christie me conduisirent alors au Canyon, et j’échangeai avec elles des conversations mixant l’espagnol et l’anglais (Clara et Arcita étaient originaire d’Équateur !). Christie fut impressionnée par mon voyage et me confia que mon projet était enrichissant, mieux qu’une année sur les bancs de l’école, et je suis tout à fait d’accord avec elle ! Nous discutions de nos pays respectifs et elle avoua que les étasuniens « étaient faignants et non cultivés ». Je pense que cela est une conséquence au lavage de cerveaux de nos sociétés de consommation, mais heureusement, il existe des gens biens partout.

Ce lundi était un jour férié aux USA et le « Visitor Center » du Canyon était rempli de gens. Je fus surpris et chanceux d’apprendre qu’il restait une place dans un campement à l’intérieur du canyon, et régla les $18 de frais pour la nuit. Heureux à l’idée de camper dans ce lieu mythique, j’entamai alors ma descente dans le canyon, émerveillé par l’incroyable paysage. Deux heures après, j’atteignis le « Indian Campground ». Le temps de déposer mes affaires et de déjeuner, et je continuais la descente du Canyon avec un objectif en tête : atteindre le Colorado.

Un rêve

Je rêvais d’un bain rafraichissant dans le Colorado, traversant le Canyon, et illustrant un décor à couper le souffle. Et le rêve devint réalité.

Sur mon chemin, je rencontrai d’incroyables plantes, des écureuils, et des paysages rocheux impressionnants. J’ai apprécié un diner froid tout en observant les lumières du coucher de soleil éclairant les roches, puis admiré un magnifique ciel étoilé, avant d’entamer une courte nuit dans mon hamac. A 6h45 le lendemain, je commençais mon ascension vers le sommet.

Je retournai chez Kurt et Kendra le lendemain, les yeux remplis d’étoiles après cette randonnée d’exception. Le soir, j’accompagnai Kendra à son cours de djembé, j’étais vraiment content d’entendre de la musique africaine à nouveau. Je ne vous remercierai jamais assez de m’avoir accueilli alors que j’étais un parfait inconnu dans la rue.

Mon aventure en Arizona se termine le 1er juin, attendant une voiture pour me conduire vers Albuquerque.

Merci de m’avoir lu, et à très bientôt pour la suite des aventures ! (Nouveau-Mexique, Colorado et Kansas)

 

 

A+

 

 

Paragraphe bonus

Parcourir plus de 5000 km en stop à travers les États-Unis est un véritable défi ! Si j’ai choisi ce moyen, c’est pour plusieurs raisons. Tout d’abord pour des raisons financières : économiser sur les frais de transport fait beaucoup de bien au budget ! Deuxièmement, pour des raisons pratiques : les trajets que j’effectue n’existent pas toujours en bus ou en train, et le covoiturage n’est pas très rependu dans ce pays. Troisièmement, je souhaite prendre mon temps et, relever ce défi permet de faire des rencontres inattendues, comme le montre mon exemple en Arizona ! Enfin, je souhaite prouver aux étasuniens que cela ne sert à rien d’être effrayé, que le risque est plus important pour moi que pour eux, et que vous pouvez aussi être serviable plutôt qu’égoïste, et aider un jeune comme moi dans le besoin.

Mais cela n’est pas toujours facile et peut parfois me rendre fou ! Spécialement quand les gens me regardent bizarrement, et lorsque je suis contraint à attendre en plein soleil.

En tout cas, j’y crois et je compte y arriver ! Pour finir, voici quelques illustrations de mes spots d’autostop et de mes panneaux.

from Los Angeles
from Ridgecrest
from Flagstaff

 

 

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