Voilà une semaine que je suis arrivée à Tatacuá, chez Fede et Inès.
Dans la langue des Guarani (peuple amérindien aujourd’hui principalement au Brésil, qui s’étendait avant l’arrivée des espagnols aussi en Argentine, en Uruguay, en Bolivie et au Paraguay[1]), le Tatacuá est un four en argile, Tata = feu, Cuá = trou. Tatacuá, c’est aussi le nom d’un oiseau qui construit son nid avec de l’argile.
La Ferme de Tatacuá se situe à quelques kilomètres de la ville d’Aguas Dulces, dans la région de Rocha en Uruguay. Elle s’étend sur 28ha de sol principalement sableux, et argileux plus en profondeur. On trouve de nombreux acacias, pins et eucalyptus. Une réserve d’eau douce peu profonde (environ 11m de profondeur) permet de bénéficier facilement d’une eau de bonne qualité.
Fede et Inès sont venus s’installer ici il y a environ 8ans, avec l’objectif de pouvoir être auto-suffisant. En arrivant, il n’y avait rien. En 9 mois ils ont construit leur maison. Structure entièrement en bois, façades en argile et bois, sol en argile, toit en paille… Du 100% typique et naturel.
Ils ont mis en place de nombreuses constructions durables : système de chauffage et four, dépollution de l’eau grâce à une zone humide, production de sel de mer… et souhaitent en développer d’autres dont prioritairement le pompage de l’eau fonctionnant à l’énergie solaire pour irriguer les cultures.
Depuis 2ans ils accueillent des volontaires (Wwoof, Work Away) pour être aidés dans le travail quotidien : gestion de la ferme, nouvelles constructions… Ils ont pour objectif de construire 2 ou 3 cabanes, pour accueillir les volontaires. Mais pour le moment, on dort sous la tente. A côté, nos toilettes sèches. Avec une vision à plus long terme, ces cabanes seront à destination des touristes. Ils aimeraient développer l’écotourisme. La région de Rocha est principalement connue pour ses beaux littoraux. Les cabanes de Tatacuá sont un bon point d’ancrage pour découvrir la région.
En ce qui concerne la ferme, autant être honnête, ce n’est pas vraiment une ferme. Pas encore. La production pour le moment se limite à nourrir la famille en été et un peu en hiver. Mais l’objectif est de produire plus et diversifié. Alors pour le moment, on teste à petite échelle. Il faut dire que le terrain n’est pas idéal pour cultiver. D’ailleurs, la région (comme le pays) est principalement occupé par l’élevage. On dit même qu’ici en Uruguay, il y a autant de vaches que d’habitants. Enfin bref, pour revenir à Tatacuá on trouve pour le moment un potager (tomates, chou, courges, bettes, salades, concombres…), quelques petites parcelles autour de la maison, un « centre expérimental » de cultures et un peu plus loin, où le sol est un peu plus riche, des amarantes. Il y a aussi un élevage de poules, deux dindons et un cheval, Petunio. Dans la section animal on a aussi trois chiens : Tita, Betty et Carlos, et deux chats : Nelly (la grand-mère) et Totoro (le petit-fils).
Quelques photos du « Centre Expérimental »
Durant la semaine, j’ai aussi eu l’occasion d’aller découvrir les plages du coin. A 15minutes de Tatacuá, on arrive sur une plage de sable blanc. A gauche Aguas Dulces (1km) à droite Valizas (4km). Les plages sont presque entièrement vierges, elles n’ont pas connu l’urbanisation intense comme à Punta del Este. On admire ici de magnifiques couchers de soleil, et un ciel étoilé incroyable.
Maison typique d’Aguas Dulces
Alors voilà pour aujourd’hui. Je vous parlerai des constructions et de la ferme plus en détail dans un prochain article.
Et parce que c’est cool, la musique du jour : Personal Jesus – Johnny Cash
[1] Si vous voulez en savoir plus sur les Guaranis, et les aidez dans leur lutte contre leur expropriations par les vastes plantations de soja et de canne à sucre au Brésil, c’est ici .