Cet article est le second de la série du projet Cap’Agri Géorgie. Pour ceux qui veulent lire l’article 1, c’est par ici.
Les cartes de cet article représente les élévations des régions, autrement dit les altitudes, ainsi que leurs climats.
Pourquoi faire une présentation par région ?
Les données statistiques agricoles sont présentées par région. Comme ce sont les seules données existantes, elles seront utilisées dans la suite des articles. Pour appréhender au mieux les résultats, il est nécessaire de caractériser ces régions.
Quelques mots sur les régions administratives…
Les régions administratives ne sont pas toutes des unités historiques et culturelles.
A l’heure actuelle, l’administration géorgienne reconnaît 12 régions. En habitant ici, vous pourrez entendre parler de la Touchétie ou de la Lazétie. Ces deux espaces sont des unités historiques et culturelles mais non administratives (non nommées sur la carte). Par exemple, la Svanétie est une unité culturelle qui est représentée administrativement, mais à cheval sur deux régions administratives (Zemo Svaneti et Kvemo Svaneti).
Les régions géorgiennes et les altitudes
Le Grand Caucase est présent au nord du pays, soient aux régions suivantes :
- l’Abkhazie,
- Samegrelo-Zemo Svanétie,
- Racha-Lechkhumi-Kvemo Svanétie,
- Shida Kartli,
- Mtskheta-Mtianeti,
- et la Kakhétie.
Le Petit Caucase, au sud, se répartit sur les régions Ajara, Guria, Imérétie, Samtskhe-Javakheti, Shida Kartli et Kvemo Kartli.
Dans l’article précédent, on a vu que les altitudes vont de -36 m à 4 853 m par rapport au niveau moyen des océans. Pour donner des ordres de grandeur, la région de Tbilissi (la capitale) est situé entre 350 et 1 400 m d’altitude et Samegrelo-Zemo Svanétie entre 0 et 4 500 m d’altitude.
Pour la suite de l’analyse, il serait intéressant de faire des analyses croisées avec la surface des régions, le pourcentage considéré comme des espaces de montagnes (plus propices au pâturage) et la proximité avec la capitale. En matière de démographie, il faut savoir que la Géorgie compte 3,7 millions d’habitants (Geostats 2020) et un tiers vit à la capitale. La proximité avec la capitale est intéressante en matière d’analyse de marché et de flux.
Les régions géorgiennes et les climats
La classification Köppen-Geiger fait office de référence en matière de climats. Sur la carte suivante, ce sont donc ces données qui ont été utilisées. A Tbilissi, j’ai déjà vu plusieurs cartes qui évoquaient un climat subtropical à l’ouest du pays. Néanmoins, la source de ces cartes date des années 1980. De manière générale, en sciences, on considère que les données de plus de 10 ans ne sont pas très pertinentes.
D’après cette classification, la Géorgie présente 4 grands types de climats :
- le climat sec,
- le climat tempéré chaud sans saison sèche,
- le climat continental froid sans saison sèche,
- et le climat polaire.
Globalement, si on compare les deux cartes, on remarque que les climats secs et tempérés correspondent aux zones pour lesquelles les altitudes sont environ inférieures à 1 500 m. Le lien est logique puisque les caractérisations des climats dépendent des altitudes.
Quelles conséquences pour l’agriculture ?
Pour le climat sec, l’évaporation annuelle est supérieure aux précipitations annuelles. Cela signifie que sur une année, il y a déficit hydrique. Pour la production végétale, on peut raisonnablement dire que l’irrigation est obligatoire. Les régions concernées sont Kvemo Kartli et la Kakhétie. Pour la production animale, cela peut être problématique en cas de sécheresse et avec des races stressées en cas de fortes températures.
Le climat tempéré chaud sans saison sèche a une température moyenne du mois le plus froid comprise entre -3°C et 18°C. Le climat est humide. C’est un climat très favorable à la production végétale.
Pour le climat continental, la température moyenne du mois le plus froid est inférieure à -3°C. L’été peut être chaud (Dfa), tempéré (Dfb) ou court et frais (Dfc). Les climats polaires ne sont pas favorables à la production végétale car trop froids et situés en zone montagneuse, sûrement non mécanisable. Pour la production animale, cela doit impliquer que les animaux doivent être parqués ou déplacés dans des régions où ils peuvent encore pâturer. On peut supposer que les zones en climats polaires sont potentiellement pâturées l’été.
Au prochain rendez-vous…
Dans les prochains articles, il s’agira de présenter les données géologiques et pédologiques.
Le lien vers les autres articles
Partie 1 : Contexte géorgienne
Article #2 : les régions et les climats
Article #3 : les roches et les sols
Article #4 : l’occupation des sols
Partie 2 : Productions végétales et animales
Article #5 : Production végétale : types de cultures, surfaces et répartition spatiale
Article #6 : Élevage : types d’élevage, nombre de têtes et répartition spatiale
Article #7 : Importations et exportations des produits agricoles avec les pays voisins
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Campagne de financement participatif : Hello Asso
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Merci à Yvan de My Tbilisi Tour pour ses relectures.