Bonjour à tous, ou plutôt Mba’eichapa en langue locale
Cela fait maintenant 6 mois que j’ai débuté mon volontariat au Paraguay. Certains me disent déjà plus paraguayenne que le manioc…Ce n’est peut-être pas faux. Ici, le manioc est notre pain quotidien et j’ai fait de mon quotidien, une complète immersion dans la vie des familles campesinas. Depuis mon article de présentation, plusieurs choses ont changés. Je vous fais une petite mise à jour de mon projet d’agro’nautes et vous fait partager quelques découvertes.
Partir pour un an ne fut pas un choix si facile. Mais voilà 6 mois que je suis ici et en aucun cas je ne voudrais partir déjà. Passé les premières incompréhensions, les premiers empressements, je perçois enfin où est ma place ici et en quoi je peux travailler avec ces producteurs campesinos. Il y a deux mois, j’ai quitté la zone urbaine de yasy cany pour aller vivre dans une famille au sein de la communauté. Maintenant, je travaille donc au plus proche de la production. Pas une journée ne ressemble à une autre. Mon temps se partage entre visite de fermes familiales, intervention et ateliers avec les comités de producteurs, organisation de marché locaux et travail aux champs.
Atelier de commercialisation avec le groupe des jeunes promoteurs agroécologiques
Je me rends compte que la plus grande difficulté et le véritable défi de ces communautés campesinas est le renforcement des organisations et leur accompagnement. Une communauté est un regroupement d’environ une centaine de familles de producteurs. Les financements nationaux et internationaux ont beau venir de temps en temps, sans un groupe bien organisé et un accompagnement adéquat, les bénéfices sont bien pauvres. Bien plus que répondre aux producteurs sur leurs questions techniques de récupération du sol ou d’alimentation de leurs vaches laitières, le vrai enjeu est de discuter et organiser avec eux leur communauté. La mienne est un peu isolée du centre urbain et difficile d’accès à cause des chemins de terre parfois impraticable.
Exemple de production maraichère familiale, le système de huerta mixte
L’enjeu de l’autonomie alimentaire est bien présent ici. La production est présente, mais par manque d’organisation, le niveau de vie reste relativement très bas et la pauvreté pousse beaucoup de famille à vendre leur terre aux grands exportateurs de soja. Alors, comment construire un système permettant à ces familles de rester et de vivre de leurs terres ? Là, est le grand défi de l’agriculture durable.
Consciente de cette réalité qui dépasse largement le cadre de mon année de volontariat, je me dédie, chaque jour à travailler avec ces familles pour les aider à promouvoir et à organiser leur production. Déjà 6 mois, et j’en découvre encore chaque jour.
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