Est Kansas – Tennessee

Si tu as raté mes incroyables aventures au Nouveau-Mexique et au Kansas, cliques ICI. Dans ce nouvel épisode, tu découvriras mon étape au sein d’une communauté de maraichers bios et mes derniers instants aux Etats-Unis.

EST KANSAS

+ Oklahoma & Arkansas

Un long chemin à parcourir (relier les deux repères rouges sur la carte)

carte

Carte complète ICI

Nina et Jeter, ne me laissant pas faire du stop dans ces grandes plaines à faible population, m’ont conduit auprès de Seth, avec qui j’ai traversé l’état du Kansas pour rejoindre Faye à Topeka. Enfin le paysage laissait apparaitre des arbres, une topographie plus vallonnée ainsi qu’un climat plus humide, rappelant un peu le bocage Normand. Faye et Seth étaient très accueillants, nous sommes sortis le soir à Lawrence et c’était très sympa. Le lendemain, je suis allé me promener au bord d’un lac avant de rejoindre Faye qui prenait la route pour le Texas. Nous sommes restés dormir chez sa cousine Valérie en Oklahoma où nous avons fait le concours de la plus belle pancarte de stop !

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Puis j’ai fait mes adieux pour reprendre ma route direction Memphis. J’ai alors traversé l’Arkansas en compagnie de Joel, et nous avons regardé un documentaire très intéressant dans son camion sur les impacts écologiques de l’élevage : Cowspiracy (A voir absolument !).

Durant ces derniers jours, je me suis rendu compte à quel point les étasuniens étaient piégés dans un cercle vicieux trop évident. En effet, les publicités à la télé le montraient : d’abord une sur la malbouffe des fastfoods suivis d’une autre sur des traitements contre le diabète, le cancer. Comme le faisait remarquer Jeter, la qualité de la nourriture aux Etats-Unis est basse, les gens le savent mais continuent à manger n’importe-quoi ! Une preuve que le pouvoir de changer notre système alimentaire est dans les mains du peuple plus que celles des agriculteurs ou des politiques. Heureusement, l’étape qui m’attendait allait me redonner un peu d’espoir.

TENNESSEE

Je suis arrivé à Knoxville le lundi, mais encore une fois trop tard pour rejoindre mon point d’arrivé un peu plus au Nord. Cherchant un endroit où dormir, je suis tombé sur un français qui m’a gentiment invité à rester chez lui pour la nuit. C’est là que j’ai appris l’ampleur du phénomène Pokémon Go, mais ce n’est pas le sujet ! (Jouer ou lire, il faut choisir !)

Mac est venu me récupérer le lendemain et je suis arrivé à ma dernière ferme : A Place of the Heart Farm. Sa femme Adrienne, dirige l’exploitation maraichère et a réussi à relever le défi de créer des potagers en permaculture et une communauté spirituelle et végétarienne, tournée vers la nature. La famille et les volontaires travaillent ensemble et partagent tout.

Le nord-est du Tennessee présente un climat chaud et humide, presque tropical ! La ferme est entourée de forêts et le long de la route, une plante invasive est fortement présente (le kadzou, comparable au lierre). Un ruisseau traverse l’exploitation et le paysage laisse apparaitre des collines derrière lesquelles le soleil se couche le soir. Un vrai petit coin de paradis !

Une diversité de produits et de goûts

Au sein de l’exploitation se trouve 9 jardin-potagers, plus ou moins grands. Ils produisent plus de 80 variétés différentes de fruits, légumes, herbes aromatiques et fleurs. Bien entendu la production se fait sans l’usage de pesticides et la ferme est certifiée « Naturally Grown ». Ce label basé sur le même principe que le Bio (Organic USDA) est indépendant du ministère de l’agriculture étasunien et accessible aux petits paysans n’ayant pas les moyens et le temps d’obtenir la certification « Organic ». Il est aussi basé sur la transparence.

Durant mon séjour, j’ai découvert ou redécouvert des fruits et légumes aux goûts merveilleux, voici mon top cinq en image.

 

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Egalement, des jeunes pousses (lentille, luzerne, haricot, radis) sont préparés dans des jarres ou en pots pour celles de tournesol. Par chance, les épisodes pluvieux survenus m’ont permis de trouver des champignons sauvages aux abords de la forêt ou le long du ruisseau. Nous sommes allés récolter des pleurotes, des chanterelles et des bolets avec Adrienne qui s’y connaissait bien. Et c’est cela dont je vous parlais à la fin de mon dernier article : la meilleure chose que j’ai mangé de toute ma vie !

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Un commerce qui marche et un objectif zéro déchet

Le vendredi, c’est le jour de récolte le plus important. On prend tout ce qui est prêt et suffisamment d’herbes et de fleurs pour satisfaire les clients. De nombreuses familles autour bénéficient des produits de la ferme. Adrienne et la communauté vendent au travers de trois circuits. Le premier grâce aux clients du programme CSA (Community supported agriculture – l’équivalent de nos AMAP), qui relie les consommateurs aux agriculteurs. Le consommateur soutient l’exploitation en payant ses produits à l’avance et reçoit en échange un panier de légumes fraichement récoltés chaque semaine. Ils vendent également chaque samedi au marché de producteurs de Knoxville et auprès de restaurants.

Lors de la récolte du vendredi, les légumes endommagés sont mis de côté pour être consommés au sein de la communauté. Les feuilles externes de choux et poireaux sont donnés aux animaux. Puis, à la fin du marché du samedi, une fois que tous les paniers CSA sont distribués, les restaurants fournis, et avant de remballer, le surplus qui ne pourra pas être consommé par la communauté est donné à une association qui redistribue la nourriture aux plus pauvres. Même au sein de la ferme, on fait attention ! Les légumes les plus urgents sont cuisinés d’abord, transformés en quiches, soupes ou sautés. J’ai pu cuisiner un délicieux pesto après avoir rapporté deux sacs pleins de basilic du marché ! Et les épluchures ou les légumes qui, quand bien même se perdent, sont compostés ou donnés aux animaux (aux chèvres, aux poules ou au cheval).

En plus, sur le marché, on fait du troc ! On offre quelques fruits et légumes contre de bons cafés, du pain et des viennoiseries, des desserts, des boissons, qui font le bonheur de tout le monde à la ferme !

Preparation of the market
Preparation of the chard for the market
Knoxville Market Square
A place of the Heart Farm team (not all)
Happy consumer!
At Knoxville farmer's market
Sunflower sprouts
Cherry tomatoes
beautiful winter squash
Red onion
Peaches

Silence, ça pousse !

Ils pratiquent la permaculture, c’est-à-dire qu’ils se basent sur les processus écologiques permettant de conserver au mieux les ressources naturelles. Un compost est préparé avec les mauvaises herbes, les déchets organiques, et du fumier et du foin qu’ils obtiennent de leurs voisins. Les lits de cultures sont préparés et fertilisés puis une fois les légumes semés, on ne touche plus au sol ! De la paille est placée sur certains lits afin de conserver l’humidité. Les légumes sont classés selon leur famille et leur cycle. Et puis chaque année, on tourne ! Un jardin se déplace vers un autre endroit et un légume ne revient jamais au même endroit pendant quatre ans ! En pratiquant la rotation, on limite ainsi les ravageurs. Encore des photos de légumes ?

Tomatoe garden
Butternut Squash
Corn
Sprouts
Tomatoes
Sunflower
Basil
Yellow onion
Melon
First pumpkin
Cucumbers
Purple hink pinked eyed peas
Beans
Beats

Tous les matins, on prend soin de quelque uns des lits de légumes, on désherbe manuellement (sans marcher sur le lit !), on prépare les cages autour des plants de tomates, on travaille dans les patates, on prépare des lits pour la culture suivante, etc. Le soir, on récolte ce qui pousse le plus vite : les myrtilles, les courges et courgettes, les concombres, les haricots et pois, qui sont stockés dans des frigos. La ferme produit des fruits et légumes de qualité qui font le plaisir des consommateurs et de la communauté.

La ferme suit également les lois de la biodynamie permettant d’obtenir de beaux légumes. Les jours de semis sont basés sur le calendrier lunaire qui définit des jours racine, feuille, fleur. Par exemple si on veut semer des carottes, on attendra un jour racine ; pour du chou, il faut un jour feuille. Le calendrier définit également des jours où il ne faut pas du tout toucher au sol. Quand cela est arrivé, nous en avons profiter pour nettoyer les parties communes et j’ai pu préparer des crêpes et une autre volontaire des champignons pour un délicieux brunch !

Durable sur tous les critères

Pas besoin de préciser que l’exploitation est durable. Durable du point de vue agroécologique par le respect des ressources naturelles et du sol, le peu de déchets produits et la production de leur propre compost. Durable aussi car permettant de fournir en produits frais jusqu’à 30 familles grâce au programme CSA, 5 restaurants, les clients du marché et la communauté. Durable économiquement en réussissant à dégager suffisamment de revenus pour subvenir aux besoins d’environ 10 personnes, payer les factures et assurer les fournitures nécessaires pour faire fonctionner la ferme. Jenn, Chris et Yassi, présents sur la ferme depuis 1 à 3 ans sont considérés somme stagiaire et touche un petit revenu. De plus, de décembre à février, les activités sont en pause et chacun peut se permettre de voyager ou retrouver sa famille. Cependant, l’intensité de travail est élevée, et ils pensent à arrêter le marché pour se consacrer à une vie communautaire, recevoir les consommateurs sur place et pratiquer la vente à la ferme. Ils doivent également entretenir la communauté, les lieux d’accueil des volontaires, etc.

A Place of the Heart Farm était une expérience enrichissante qui m’a redonné espoir. J’ai pu échanger avec consommateurs et agriculteurs et comprendre qu’il n’était pas difficile de produire durablement et de consommer de bons produits, il faut juste le vouloir.

I’m thankful for these moments there, for what I learned, for the good food I discovered, for the great people I met, for the nature, for the Earth. Mitakuye Oyasin.

Une touche de musique pour finir en beauté

Avant de rejoindre l’Aéroport d’Atlanta pour rentrer en France, j’ai fait une escale dans la ville musique : Nashville. Ce fut agréable d’arrêter le travail au champ pour un peu de culture. Dans le centre-ville et plus précisément sur Broadway, il y a de la musique partout et tout le temps, dans le moindre bar, restaurant, et même taco place ! J’ai passé du bon temps à écouter de la musique live et j’ai eu la chance d’assister à une comédie musicale mise en scène par mon couchsurfer qui jouait le rôle principal : Tarzan, et également joué par des enfants présents en nombre sur scène.

Mon expérience aux Etats-Unis était enrichissante et riche en rencontres. J’ai fait face à de nombreuse controverses sur l’alimentation et la société dans le pays, mais également vu des alternatives essayant de créer un environnement sain et un peu mieux qu’il ne l’est. Je vous invite à continuer à suivre Les Agro’nautes et vous pourrez bientôt en apprendre plus sur le système alimentaire aux Etats-Unis, ainsi que dans de nombreux autres pays, au travers de nos vidéos et articles que nous publierons par la suite. Merci pour votre soutien et merci d’avoir suivi mes aventures tout au long de ces 6 mois.

The End

INCREDIBLE MEETINGS <3

 

Nouveau Mexique – Colorado – Ouest Kansas

Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.

NOUVEAU MEXIQUE

Je suis arrivé à Las Vegas le 1er juin au soir. L’étape qui m’attendait se passait dans un ranch près de cette petite ville du Nouveau Mexique. J’appelais Lolly et Bob qui me conduisirent jusqu’à la ferme, et je ne m’attendais pas à faire la rencontre d’un homme de 73 ans ! Ce ne fût pas un problème du tout et j’ai apprécié partager et discuter avec eux. Bob a emménagé au Nouveau-Mexique après avoir pris sa retraite de professeur de Chimie à l’Université, afin d’y trouver un endroit paisible, puis décida de produire sa propre nourriture. Bob dispose ainsi de terres agricoles pour les pâtures et les fourrages, d’un jardin potager et en majeure partie d’une forêt de pins. Il produit de la viande grâce à ses quelques vaches et cochons, possède des chèvres qu’il trait pour le lait, et des poules pour les œufs.

Dans le but d’être autosuffisant

Le jardin potager offre une suffisante diversité de fruits et légumes à savoir prunes, framboises, rhubarbe, maïs doux, haricots verts, courges, asperges, poivrons, etc.). Il produit son propre fromage de chèvre et une fois par an, il abat un cochon et une vache qu’ils conservent au congélateur. Contrairement à ma première ferme dont le but était de générer des revenus, ici l’objectif n’était pas d’exercer une activité économique mais de produire des aliments pour lui et sa famille.

Bob construit également une cuisine dans la grange qui lui servira à y entreposer des congélateurs pour conserver la viande et les légumes, et y réaliser le fromage de chèvre.

Là-bas, j’ai fait la rencontre de Kate, arrivée un jour avant moi. Juste diplômée de l’Université, elle prend une année sabbatique pour visiter chacun des 48 états ! Nos tâches quotidiennes étaient de nourrir les animaux chaque matin, travailler dans le potager (semer ou désherber) et aider Bob à construire la cuisine. La semaine suivante, Dominick arriva depuis New York. Ce jeune homme souhaitait découvrir un ranch et travailler avec les animaux. Nous avons principalement travaillé avec Bob pour construire la cuisine.

Soigner les animaux

Lors de cette étape, j’étais assez proche des animaux, surtout les chèvres, mignonnes, curieuses et drôles ! J’ai eu le coup de foudre pour Spody, la maman. Après être tombé malade et soigné par Bob, elle est maintenant très amicale envers les hommes. La seconde semaine, Bobby un des cochons ne bougeait plus de son coin, comme s’il avait un problème avec ses pattes arrières. Nous devions alors lui apporter de l’eau et de la nourriture. Nous étions également entourés de chiens. Niña, Killer, Bullet, Buddy, Flaffy et Blanca sont les six chiens de la ferme, partageant la maison avec catfood (oui c’est bien le nom du chat !).

Kate with a chick!
Goats
Dogs
Pasture
Baby pig
Baby pig
Spody <3
Selfie with Spody
Killer and the cows
Coucou!

Les animaux (sauf les chiens évidemment) fournissent viandes, lait et œufs ainsi que du fumier qu’il utilise comme engrais pour le potager. Cependant, cela lui coûte cher en aliments pour les porcs et les poules. Cette année, il a donc semé plus de maïs pour en avoir comme aliment pour eux.

Un projet original

Depuis environ 8 ans, Bob collectionne les vieux réfrigérateurs afin de construire une serre avec ! Le frigo est utilisé comme une brique, remplie de terre, et chacun d’entre eux seront imbriqués pour faire un mur, gardant la chaleur. L’origine de cette idée vient en fait d’un architecte utilisant du matériel recyclé pour fabriquer des maisons écologiques. Les murs sont faits de pneus remplis de terre et la maison n’a pas besoin d’être chauffé, même en hiver (et l’hiver est froid au Nouveau-Mexique), il a également mis au point un système de récupération d’eau.

Bob a tout de même besoin de 60 réfrigérateurs supplémentaires pour aboutir à la serre voulu.

Un marché difficile

Tout comme Joe, un autre éleveur voisin de Bob, il vend des veaux aux enchères. Et malheureusement, seule de gros acheteurs sont présent et achètent les animaux. Quel gâchis d’élever ces veaux en pâturage puis de les envoyer dans les feedlots (vous savez, ces fermes aux 5000 vaches entassées et nourris de maïs et soja OGM, appelées encore hamburgers sur pattes). Autant de raisons que d’apprécier avec modération la viande quand on sait d’où elle vient et de refuser un hamburger, certes appétissant, mais provenant d’une viande hachée acheté à Walmart.

Et la durabilité ?

Bob a mis en place un agro-système durable en associant l’agriculture et l’élevage et en n’utilisant très peu de produits chimiques, conservant ses sols fertiles et les eaux propres. Cependant, il a trop peu de surfaces pour pratiquer la rotation des pâturages et de cultures. Sur le plan socioéconomique, il ne fournit que très peu de produits sur la marché et sa balance économique n’est pas équilibré. Cela s’explique par son unique but d’alimenter sa famille et non être présent sur le marché.

J’ai apprécié cette étape au Nouveau Mexique en bonne compagnie, malgré le fait que Bob était parfois ronchon ! Je quittai Bon, Lolly et Dominick pour rejoindre Denver. Seulement faire du stop n’étais pas simple là-bas ! Alors après 2 voitures juste pour arriver quelques kilomètres plus loin au bout de 3h30 de stop, je fus soulagé lorsque quelqu’un s’arrêta enfin, alors que j’arrivai auprès de la voie rapide, désespéré. Et c’était parti direction le Colorado.

COLORADO

Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. Ils pratiquent la permaculture, et plus précisément la hugelkultur (surement allemand) et produisent leur propre compost. Le dimanche je suis allé en ville pour un « Free Tour » nous montrant les coins mythique, historique et en relation à l’art de la ville. Je fis la rencontre d’une famille du Kansas, qui par chance y retournait le lendemain. Je leur expliquai que je m’y rendais également, et acceptant de m’y conduire, nous planifions alors un rdv.Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. Ils pratiquent la permaculture, et plus précisément la hugelkultur (surement allemand) et produisent leur propre compost. Le dimanche je suis allé en ville pour un « Free Tour » nous montrant les coins mythique, historique et en relation à l’art de la ville. Je fis la rencontre d’une famille du Kansas, qui par chance y retournait le lendemain. Je leur expliquai que je m’y rendais également, et acceptant de m’y conduire, nous planifions alors un rdv.Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. 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Avaient lieux ce même week-end un festival de bande dessiné et la Gay Pride. Voici alors un compilé des meilleures photos prises ce jour-ci.

Après une ballade dans un parc, je suis rentré me reposer pour le soir et quittai mes hôtes le lendemain après une interview avec Ian sur la hugelkultur.  J’étais sur la route vers les Grandes Plaines.

OUEST KANSAS

Bisons

Cateline (rencontré la veille durant le Free Tour) me conduisit alors depuis Denver jusque aux portes du Kansas, sur la route nationale 36. Elle me déposa finalement à la ferme, ce qui fut très aimable de sa part. Sur la route, j’eu la chance d’apercevoir, broutant tranquillement dans leur pâturage, un troupeau de bisons, les rois des Grandes Plaines.

J’arrivai à la ferme et fis la rencontre de Nina, Jeter et du reste de la famille en visite pour une semaine. J’étais le seul volontaire, entouré par une dizaine de personnes, les enfants et leur conjoints et les petits-enfants de Nina !

Les Grandes Plaines, une mosaïque verte et jaune

Le paysage que je découvris en quittant Denver, peut faire penser à celui du bassin parisien. Il offre un plat paysage, sans arbres ni rivières, offrant un océan bicolore vert et doré que sont le maïs transgénique, les pâturages et le blé. Mais bien entendu, aux Etats-Unis, c’est tout en plus grand, et le climat reste différent. L’absence d’arbres dû à un enchaînement d’été chaud et sec et d’hiver froid, laisse le vent pénétrer dans cette immensité, provoquant régulièrement des tempêtes des plus impressionnantes.

Les terres d’enfance de Clark Kent (Superman) sont faiblement peuplées et les petits villages survivent au milieu des champs de céréales et des vaches. Et comme dans le comic, on rencontre des fermiers vêtus de leur chemise à carreaux, jeans et chapeaux de cow-boy, le drapeau des Etats-Unis placé fièrement devant la maison et prenant soin de leur tracteur !

Ce paysage cache une forte présence des grandes entreprises de l’agriculture capitaliste et conventionnel. Ces terres immenses sont cultivées par un nombre réduit d’agriculteurs, ce qui nous donne une taille moyenne des exploitations autour de 800 hectares. Les multinationales agrochimiques ont doté d’intelligence en réduisant le travail de l’agriculteur (ou des employés agricoles) à 3 tâches : semer, traiter et récolter (et parfois irriguer, mais cela se fait à distance, il n’y a qu’à activer les rampes). Une de ces tâches est parfois réalisée par de petits avions qui viennent asperger les champs de pesticides, incroyable mais vrai ! On applaudira cette initiative, qui a permis de réduire les coûts d’échelle et les risques d’exposition pour celui qui asperge ; mais réduisant également au minimum la présence d’insectes pollinisateurs et de la faune sauvage, sans parler des résidus polluant l’air et les eaux.

Une chose positive tout de même, les incroyables couchers de soleil !

Y Knot Organic ?

Lorsque Nina, Jeter et leurs deux filles décidèrent il y a 10 ans de débuter une ferme en agriculture biologique dans cette région, ce fut un grand défi à relever. Leur but était alors de produire de la nourriture de qualité et de vivre dans un lieu favorable aux oiseaux, abeilles et arbres. Ils plantèrent plus de 200 arbres autour de la maison et débutèrent un jardin potager, l’élevage équin et quelques champs. Ils produisent maintenant fruits, légumes, aromatiques, cultivent du blé et du fourrage et élèvent des bovins et chevaux. Ils obtinrent la certification biologique pour le blé et les légumes et espèrent l’avoir bientôt pour le bœuf. Ils défendent une nourriture de qualité sans produits chimiques et antibiotiques, et produisent une viande de bœuf, nourris aux pâturages, moins caloriques et faible en matières grasses (3% contre 22% pour un bovin nourri aux graines). Ils vendent au travers d’une coopérative de produits bios. De plus en plus de personnes souhaitent manger sains et bios, et sont alors heureux de trouver ces produits. Aussi, certains agriculteurs ou organisations viennent visiter la ferme. Ce n’est pas commun dans les Grandes Plaines de rencontrer une ferme bio avec des fruits et légumes, et leur jardin renferme une biodiversité non comparable aux alentours : des oiseaux, des abeilles, etc. Ils croient fort au Bio et prennent part à une organisation pour conserver les critères de la certification Bio en adéquation avec les valeurs du « produire sain et manger sain ». Alors, pourquoi pas Bio ?

La récolte

Pendant mon séjour à Y Knot Farm and Ranch, la récolte du blé dur de printemps était prête. La période de récolte est intense. Les grandes fermes embauchent généralement de la main d’œuvre et utilisent deux ou trois moissonneuses pour faire le travail le plus rapidement possible, pendant qu’un camion collecte les grains et les transportent à la coop la plus proche. Mais chez Nina et Jeter, ça ne se passait pas comme cela. Les années précédentes, ils laissaient la culture du blé à leurs voisins Deb et Dave qui réalisaient le travail et récupéraient une partie des bénéfices. Mais cette année ils décidèrent de cultiver une partie de leurs champs. Jeter emmena à réparer une vieille moissonneuse, John Deere 1974 et prépara les deux greniers à blé qui allaient être remplis avec la récolte. Contrairement à leurs voisins, ils ne peuvent pas emmener directement leur blé à la coopérative du coin car elle ne collecte que celui du circuit conventionnel ; la coopérative Bio viendra alors récupérer la récolte une fois les prix fixés selon ceux du circuit conventionnel.

Comme c’était leur première année à réaliser la récolte, et également en raison du mauvais temps (les grains doivent être en dessous de 12% d’humidité pour être récoltés), la période de récolte dura plus longtemps que prévue. Nous avons découvert une différence de rendement entre le champ autour de la maison et celui plus au Nord car ce dernier n’a pas bénéficier s’une seule goutte de pluie durant toute la saison ! La récolte se termina deux jours après mon départ, Jeter et Nina espèrent maintenant un prix juste pour leur blé. Le prix en Bio est plus élevé que pour le conventionnel mais celui-ci étant bas cette année, ils ne pourront pas en tirer autant qu’espéré.

Jeter et Nina loupèrent les festivités de la fête nationale du 4 juillet pour cause de récolte, comme tous les autres agriculteurs d’ailleurs. Je me rendis donc au feu d’artifice de Bird City avec la fille de Nina et les enfants. Ce village étant petit, je m’attendais à quelque chose de court et pas exceptionnel. Seulement j’assistai à un show de 30 minutes plutôt réussi ! J’étais surpris mais heureux d’avoir assister à l’« Independance Day » des Etats-Unis.

Nous récoltions également légumes et framboises et vendions quelques paniers chaque semaine. Ils utilisent différentes méthodes organiques pour éloigner les insectes et obtiennent de délicieux légumes ! J’ai pu récolter courgettes, aubergines, poivrons, framboises, fraises, betteraves, et les premières tomates cerises !

Comment être durable

L’exploitation offre une diversité de produits : légumes, fruits, blé dur, œufs, fourrage et grains pour les animaux, et du bœuf de qualité. Ils proposent aux clients de la nourriture saine, de qualité, certifié biologique. De plus, ils essayent de préserver au mieux les ressources naturelles et la faune sauvage.

Pour combattre les ravageurs de culture, ils utilisent d’innovantes méthode, j’en citerai quelques-unes : de l’huile de pépin d’orange comme herbicide qui peut être utilisé pour le blé ; de la poudre d’ail pour repousser les insectes des choux ; du papier coupé pour couvrir les mauvaises herbes et conserver l’humidité du sol ; introduire des coccinelles pour combattre les larves.

Ils effectuent des rotations tous les 2 ans pour le blé afin de laisser la terre au repos. Ils font brouter les vaches dans les champs fraichement récoltés. Les animaux y mangent le blé laissé après la récolte, des repousses de blé et les mauvaises herbes. Ils fertilisent le sol avec du fumier avant chaque semis. Le blé dur de printemps est semé en septembre et commence à germer après l’hiver, en mars, pour être récolté en juin/juillet. En pratiquant le pâturage et les cultures en rotation, ils maintiennent la fertilité du sol et n’ont pas besoin de désherber durant le cycle de culture du blé.

Une famille sympathique

Une des choses les plus importante concernant ce lieu est la famille. Spécialement durant mon séjour, j’ai pu rencontrer toute la famille réunis pendant une semaine chez Jeter et Nina. Ils pensent toujours à prendre soin de leur famille, et Nina a fait l’école a ses deux dernières filles. Ils ont dû faire face à des problèmes familiaux et ont à leur charge 4 de leur petits-enfants depuis un an, dont Xavier qui a seulement 2 ans. J’ai beaucoup partagé avec chacun d’entre eux. Je préparais parfois le diner et tout le monde a pu apprécier la sauce bolognaise ou les fondants au caramel ! J’étais heureux de faire partie de la famille et d’avoir échanger avec eux nos valeurs et expériences. Ce sont des gens vraiment bien et j’ai apprécié ce séjour !

Xavier!
Ride with Cateline and Alice
Jeter and Nina with the sunset
Last sunset
Family picture!

Dans le prochain épisode, vous découvrirez comment j’ai fait de nouvelles rencontres inattendues, le monde d’une ferme-communauté végétarienne, la meilleure chose que j’ai pu manger de toute ma vie, et comment les Pokémon ont conquis le Tennessee, voire le monde entier ! D’ici-là, prenez soin de vous et de la Terre qui nous offre de quoi nous nourrir chaque jour !

Bienvenue aux Etats-Unis – Californie – Arizona

Tout d’abord, je tiens à remercier tout celles et ceux qui soutiennent Les Agro’nautes, notre projet et nos convictions. Et merci à ceux qui suivent mes aventures et prennent de mes nouvelles, je vis des moments magiques, rencontre d’incroyables personnes mais je pense aussi bien à vous en France et ailleurs, et j’ai également hâte de rentrer en France vous retrouver.

Nous avons récolter 80% de la collecte sur notre plateforme de financement participatif, mais ce n’est pas fini et je compte sur votre soutien, voici le lien : https://www.miimosa.com/illustration-des-systemes-agricoles-durables-dans-le-monde 


Merci et bonne lecture.

 

 

Bienvenue aux États-Unis!

Je suis arrivé aux Etats-Unis le 7 mai dernier, à Los Angeles en Californie. J’en connaissais déjà beaucoup sur les E.-U., grâce aux films et aux séries américaines, ou quelques clichés. Mais par ce voyage, je souhaitais vraiment rencontrer le pays profond, vu depuis les campagnes et non les villes. Et plus précisément en visitant des fermes grâce au réseau WWOOF (World Wide Opportunities on Organic Farm). Let’s start the American Dream ?

Première impression : des rues immenses (appelés Avenue ou Boulevard) bordés de palmiers, de grosses voitures, et des gens gros ! Bon là j’exagère peut-être. Et bien sûr, tout à vitesse rapide : fast-food, coffee to go, drive, gens pressés, etc. Car aux États-Unis, tout doit être rapide et facile, peut-être parce que les « étasuniens sont faignants » (cité par une habitante elle-même). Revenons à mon voyage, pourquoi suis-je ici ? Quelque chose en rapport avec l’agriculture durable ! Mais tout d’abord, faisons connaissance avec le pays grâce à quelques chiffres.

DSC00759Les Etats-Unis d’Amérique a une superficie de 9,8 millions de km2, 320 millions d’habitants et un PIB par habitant de $54 400. On compte environ 2,2 millions d’exploitations agricoles couvrant 3,7 millions de km, soit une taille moyenne des fermes de 176 ha. Les rendements sont élevés : 10 t/ha pour le maïs, 2.9 t/ha pour le soja, 2.9 t/ha pour le blé. 30,2 millions de bovins sont abbatus chaque annee, et le pays compte 14 350 restaurants McDonald’s sur un total de 35 500 dans le monde.(Sources : FAO, Wikipedia, USDA, statista.com)

Ils ont également des lois illogiques, comme laisser conduire un gosse de 16 ans mais l’autoriser à boire une bière à 21 !

Bref, ce que j’attends par ce voyage est de comprendre ces chiffres et rencontrer des agricultures alternatives, des agriculteurs qui ne sont pas toujours en accord avec le système, et qui essayent de rendre le monde, l’alimentation et les esprits plus durables, avec humanité. Et cela est un grand défi à relever.

Maintenant que vous savez à-peu-près pourquoi je suis ici, regardons de plus près mon itinéraire au sein de ce vaste pays. Je traverse les Etats-Unis d’Ouest en Est, depuis Los Angeles en Californie jusqu’à Atlanta en Géorgie. Je vais parcourir au total 5420 km en visitant 9 états : la Californie, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado, le Kansas, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Tennessee et la Géorgie, avant mon retour en France le 2 août. Vous pouvez retrouver mon itineraire ICI.

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Je vous laisse lire le résumé de mes aventures.

Californie

Depuis le Hollywood Boulevard jusqu’au désert californien

Après m’être perdu dans Santa Monica, je suis enfin arrivé à Hollywood où je suis resté pour trois nuits chez Ken grâce au Couchsurfing. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai choisi Los Angeles, et me retrouver au cœur d’Hollywood ne m’a pas réjoui plus que ça, car je ne m’intéresse pas particulièrement au cinéma. Heureusement, Ken m’a bien aidé à trouver ce que je recherchais (un nouvel ordinateur portable, des vinyles pour envoyer à mon frère, etc.), et m’a emmené déjeuner et boire un verre en ville. Et je le remercie sincèrement pour tout cela. Bien sûr, j’ai pu me promener sur le célèbre Hollywood Boulevard, au trottoir parsemés d’étoiles avec le nom de célébrités (Walk of Fame).

Hollywood sign
Walk of fame
Vynils

Mon premier défi fut de rejoindre mon premier arrêt en autostop. Cala fonctionna jusqu’à Bakersfield où j’ai attendu en vain que quelqu’un me conduise en direction de Lake Isabella. Les californiens conduisant de grosses voitures aux fenêtres teintées prenaient juste le temps de me défigurer et passaient leur chemin, sans aucune pitié pour ce pauvre garçon brulant sous le soleil ! Parfois, certains passaient à dix centimètres de moi, conduisant à toute vitesse, ou même me lançaient des gestes obscènes. Qui est cet abruti qui n’a pas de voiture ?! Car j’ai oublié de préciser avant que les Etats-Unis est le pays avec le nombre de véhicules par famille le plus élevé au monde ! Après trois heures d’attente, je décidai de prendre le bus, et j’eus de la chance d’avoir le dernier en direction de Lake Isabella. Sur la route, je pus admirer – ou pas – les immenses gisement de pétrole, les infinis hectares de vergers et vignes produisant oranges, olives, amandes, raisins, et sans aucune mauvaise herbe entre les rangs. Heureusement, le paysage de la Sierra Nevada en fond rattrapait le tout.

Même si j’étais toujours en colère contre les californiens qui ne s’étaient pas arrêtés à ma vue, c’est avec le sourire que j’arrivai à Onyx Family Farm en fin d’après-midi. Je rencontrai les autres volontaires : Sabrina, Dylan, Red, Matt, Jim et Anouk (la seule européenne). Ils m’accueillirent chaleureusement et m’aidèrent à monter une tente pour moi. Je rencontrai également Ari (difficile prononciation) et Luna, le chien et la chienne, Doctor B le chat, Papaya la poule domestique et Elvis, la sacré vieille tortue ! J’ai réalisé que j’avais atterri dans une zone à très faible densité de population, le désert ! Il faisait chaud la journée, et frais la nuit, et pas le moindre indice d’une récente pluie. Le maître des lieux, Jake, travaillait chaque après-midi animant les heures d’après-classe pour les enfants. Il avait démarré son projet cinq ans auparavant et investissait une partie de son salaire dans la ferme.

Pendant trois semaines, j’ai œuvré aux différentes tâches de l’exploitation soient : cultiver des fruits et légumes, élever de nombreux poussins, recueillir les œufs, et faire les marchés le week-end.

Orange trees Monoculture
Landscape
Sunset on the farm
Elvis
Basil
Ridgecrest farmer's market

Sur la voie de la durabilité


Pas facile d’être 100% bio et d’être durable à tous les niveaux. Jake fait son possible pour proposer des produits frais et de qualité aux clients. Après avoir effectué quelques jobs, il trouva un bout de terrain près de chez ses parents et y démarra sa ferme, cultivant fruits, légumes, céréales et élevant des poules. La cour de chez ses parents se transforma en magasin ouvert tous les jours en période estivale. Il y a quelque temps, il initia deux marchés de producteurs, encore petit pour le moment, et où Jake est le seul à vendre fruits, légumes et œufs.

Dans l’impossibilité de proposer une quantité et une diversité suffisante de produits de la ferme sur les marchés, Jake achète et revend de nombreux fruits et légumes, bios si possible, et non dispoèible à la ferme. Lors de ma présence à Onyx Family Farm, les produits que nous revendions représentaient 80% du total.

Même s’il n’applique pas les règles de la certification biologique, il n’utilise aucun pesticide. Pour économiser au plus, il achète les aliments pour les poules bon marché et utilise des engrais artificiels pour fertiliser le sol, qui perdent leurs nutriments rapidement dans cette zone. Ces pratiques sont justifiés par la recherche d’un équilibre entre les contraintes économiques et les besoins des cultures et animaux, tout en préservant au mieux les ressources naturelles.

Peas

Cette première étape m’a permis d’illustrer un bon exemple d’alternative aux supermarchés et à l’agriculture industrielle. Jake a réussi à relever le défi de proposer des produits frais et sains sur les marchés de la Kern River Valley. Les consommateurs, de ce que j’ai pu voir, sont contents de trouver de bons produits près de leur domicile sans avoir à se rendre à Walmart.

Cependant, les produits bios qu’il achète proviennent d’une ferme-entreprise produisant à grande échelle (Cal-Organic) et non de petits exploitants. Les grandes entreprises et l’agriculture à grande échelle semble dominer dans le pays, et même quand on parle de bio ! Mais sachez que ça n’est pas simple d’obtenir la certification biologique, et cela coûte cher, et devient donc plus facile pour les fermes produisant en quantités importantes. Sinon, les consommateurs doivent faire confiance aux agriculteurs vendant sur les marchés, et c’est le cas pour Jake qui dit ne pas avoir besoin de la certification.

Un sujet intéressant qui sera surement abordé dans une future vidéo ou futur article.

De bons moments et de belles rencontres

Pendant mon séjour, j’ai fait des tas de rencontres. Premièrement, deux wwoofers arrivés à la ferme en septembre dernier, Sabrina et Dylan. Ils souhaitent s’installer en Californie et découvrir l’agriculture, et aident alors Jake quotidiennement. En juin, ils déménagent dans une petite maison écologique et vont continuer à travailler pour Jake, ainsi que pour le propriétaire de leur nouveau lieu de vie, et sûrement peu à peu démarrer leur propre ferme. Je leur souhaite de réussir dans leur projet !

Une agréable rencontre fut celle avec Debbie, une agricultrice habitant près de la ferme, et ses adorables chèvres ! Elle prépare du fromage de chèvre et réalise du savon au lait de chèvre. Nous avons donc été invités à préparer ces produits avec elle, et ce fut très sympa d’échanger avec Debbie. J’étais alors impatient de découvrir ma prochaine ferme avec des chèvres. Je te souhaite plein du bonheur à toi et tes chèvres Debbie !

Debbie's goats
Bunny goat
Goat cheese
Goat milk soap

Également, Red, Jim et Matt, trois jeunes recherchant quelque chose à faire de leur vie ! Nous avons beaucoup échangé sur bien des sujets et nous nous sommes rendus aux « hotsprings » (sources chaudes) bordant la Kern River, pour s’y
relaxer. Lors de ma première semaine, nous avons apprécié la présence d’Anouk, d’Amsterdam. Sa magnifique voix et son talent de cuisinière nous a ravi et elle nous a manqué après son départ. J’espère la revoir un jour en Europe, ainsi que tous les autres !

Enfin, je souhaite le meilleur à Jake et Erick, et de la réussite pour Onyx Family Farm ! Je suis certain qu’ils sauront relever les défis suivants : faire que la ferme continue à fonctionner, la rendre la plus durable possible et rendre les consommateurs heureux avec vos produits !

Matt, Anouk, Jim and I
Jake and the school children
Thank you with veggies!
Kernville farmer's market

On the road again

Direction ma prochaine étape : Le Grand Canyon. Je quittai alors Jake, Erick, Sab et Dylan sur le marché de Ridgecrest, un dimanche ensoleillé, pour poursuivre ma route vers l’Est. Je n’ai pu découvrir qu’une infime partie de la Californie et cela fut une bonne expérience. Je ne m’attendais pas à me retrouver dans un désert entouré de montagnes, forêts et rivières, et ce fut agréable.

Sequoia National Forest
California road

 

 

Arizona

Une rencontre inattendue

Je passai la majorité du dimanche en compagnie de Marina, une dame de 70 ans et ses deux Chihuahuas, qui me conduisit jusqu’à Flagstaff en Arizona, à une heure trente du canyon. Sur la route, les paysages désertiques me rappelaient un vieux Cartoon, Bip-bip et Coyotte ! Puis peu à peu on retrouvait de la verdure. Mon plan était de camper à l’entrée du Canyon pour deux nuits et d’ensuite continuer ma route vers le Nouveau-Mexique. Mais ça ne se passa pas comme prévu ! Marina prenait son temps sur la route, nous nous sommes arrêtés déjeuner, promener ses chiens, si bien que je suis arrivé à Flagstaff à la tombée de la nuit, et difficile de trouver une voiture pour le Grand Canyon à cette heure-ci. Abandonnant l’autostop, je demandai alors le campement le plus proche à deux jeunes cyclistes dans la rue, afin d’y installer mon hamac pour la nuit. Ils m’invitèrent à les suivre, il y avait un bois près de chez eux où je serai tranquille. Nous discutions sur le chemin et au je fis plus ample connaissance avec eux. Au final, Kendra et Kurt m’ont gentiment proposé de rester chez eux pour la nuit. Je les remerciais, acceptais et passais la soirée en leur compagnie ainsi que des amis à eux travaillant pour la majorité au Grand Canyon.

bipbip

Une parfaite journée !


Le lendemain, je débutai l’autostop vers le Canyon. J’avais décidé de reporter mon arrivée au Nouveau Mexique un jour plus tard, et laissai mon sac à dos chez Kendra et Kurt pour le retrouver le jour suivant. Clara, Arcita et Christie me conduisirent alors au Canyon, et j’échangeai avec elles des conversations mixant l’espagnol et l’anglais (Clara et Arcita étaient originaire d’Équateur !). Christie fut impressionnée par mon voyage et me confia que mon projet était enrichissant, mieux qu’une année sur les bancs de l’école, et je suis tout à fait d’accord avec elle ! Nous discutions de nos pays respectifs et elle avoua que les étasuniens « étaient faignants et non cultivés ». Je pense que cela est une conséquence au lavage de cerveaux de nos sociétés de consommation, mais heureusement, il existe des gens biens partout.

Ce lundi était un jour férié aux USA et le « Visitor Center » du Canyon était rempli de gens. Je fus surpris et chanceux d’apprendre qu’il restait une place dans un campement à l’intérieur du canyon, et régla les $18 de frais pour la nuit. Heureux à l’idée de camper dans ce lieu mythique, j’entamai alors ma descente dans le canyon, émerveillé par l’incroyable paysage. Deux heures après, j’atteignis le « Indian Campground ». Le temps de déposer mes affaires et de déjeuner, et je continuais la descente du Canyon avec un objectif en tête : atteindre le Colorado.

Un rêve

Je rêvais d’un bain rafraichissant dans le Colorado, traversant le Canyon, et illustrant un décor à couper le souffle. Et le rêve devint réalité.

Sur mon chemin, je rencontrai d’incroyables plantes, des écureuils, et des paysages rocheux impressionnants. J’ai apprécié un diner froid tout en observant les lumières du coucher de soleil éclairant les roches, puis admiré un magnifique ciel étoilé, avant d’entamer une courte nuit dans mon hamac. A 6h45 le lendemain, je commençais mon ascension vers le sommet.

Je retournai chez Kurt et Kendra le lendemain, les yeux remplis d’étoiles après cette randonnée d’exception. Le soir, j’accompagnai Kendra à son cours de djembé, j’étais vraiment content d’entendre de la musique africaine à nouveau. Je ne vous remercierai jamais assez de m’avoir accueilli alors que j’étais un parfait inconnu dans la rue.

Mon aventure en Arizona se termine le 1er juin, attendant une voiture pour me conduire vers Albuquerque.

Merci de m’avoir lu, et à très bientôt pour la suite des aventures ! (Nouveau-Mexique, Colorado et Kansas)

 

 

A+

 

 

Paragraphe bonus

Parcourir plus de 5000 km en stop à travers les États-Unis est un véritable défi ! Si j’ai choisi ce moyen, c’est pour plusieurs raisons. Tout d’abord pour des raisons financières : économiser sur les frais de transport fait beaucoup de bien au budget ! Deuxièmement, pour des raisons pratiques : les trajets que j’effectue n’existent pas toujours en bus ou en train, et le covoiturage n’est pas très rependu dans ce pays. Troisièmement, je souhaite prendre mon temps et, relever ce défi permet de faire des rencontres inattendues, comme le montre mon exemple en Arizona ! Enfin, je souhaite prouver aux étasuniens que cela ne sert à rien d’être effrayé, que le risque est plus important pour moi que pour eux, et que vous pouvez aussi être serviable plutôt qu’égoïste, et aider un jeune comme moi dans le besoin.

Mais cela n’est pas toujours facile et peut parfois me rendre fou ! Spécialement quand les gens me regardent bizarrement, et lorsque je suis contraint à attendre en plein soleil.

En tout cas, j’y crois et je compte y arriver ! Pour finir, voici quelques illustrations de mes spots d’autostop et de mes panneaux.

from Los Angeles
from Ridgecrest
from Flagstaff

 

 

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À la rencontre des petits producteurs de café et cacao, récit d’une aventure équatorienne.

A la rencontre des petits producteurs de café et cacao, récit d’une aventure équatorienne.

Alexis Louapre

Prologue

Je vous ai laissé il y a environ deux mois, à la fin de mon étape andine. Depuis, bien des aventures se sont passées. Je vous laisse lire le récit de mon aventure et de mon travail auprès de deux associations de producteurs : l’une de cacao, coco et fruits ; l’autre de café, cacahuètes, manioc et fruits.

« Je rêve d’une multitude de jardiniers, chacun soignant, pansant, animant un fragment de la terre commune, pour son bien-être propre et par conséquent celui de la communauté terrestre. » Pierre Rabhi.

*

Chapitre 1 – Le choc thermodynamique

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C’est comme si j’avais atterrît dans un autre pays !  Le quinze mars au soir, je quittai Nicolas à Quito, pour la province d’Esmeraldas, sur la côte ouest. Nicolas, c’est l’agronome d’Ethiquable*, l’entreprise de commerce équitable avec qui je vais effectuer mes deux missions, il s’occupe de tous les produits et producteurs de l’Amérique latine. Je parti donc un peu à l’aventure, avec en seul indice un lieu et un numéro de téléphone (c’est un peu comme la carte aux trésors en fait), celui de Vicente, président de la coopérative de cacao organique (il faudrait peut-être dire biologique car on obtient un chocolat labélisé AB). Arrivé à la gare routière, je me préparais pour les 6h de bus qui m’attendaient, me faisant arriver à cinq heures le lendemain matin à Esmeraldas.

Je ne me souviens pas avoir dormi beaucoup, mais pourtant, quand j’ouvris l’œil, je vis tout le monde descendre du bus, nous étions déjà arrivés ! Non, je n’étais pas de retour au Burkina Faso, comme pouvais l’indiqué la chaleur accablante et l’humidité, et un nombre important de personnes a la peau noire. J’avais juste descendu presque trois mille mètres pour me retrouver en bord de mer, climat tropico-océanique, dans la province d’Esmeraldas, caractérisé par une forte présence d’Afro-latino-américain.

Un bus de plus et un coup de fil, j’atteignis le trésor. Vicente m’emmenai a Tonchigue ou je rencontrai Erika et sa famille, et pu profiter de quelques heures de sommeil. Je fus surpris de retrouver un peu de l’Afrique dans cette région : c’est comme si j’avais atterrît dans un autre pays. Un climat très différent de la Sierra, beaucoup de monde et d’animaux dans les rues, des motos circulant sans casque, des pick-up remplis de gens, oui c’est un peu comme au Burkina ! La différence, c’est qu’ici, il y a l’océan. Tonchigue est une petite ville de pécheurs, ou tout le monde se connait, et délaissée par les touristes préférant les plages et bars à cocktails d’Atacames, sa voisine.

Après avoir programmé ma première partie de mission de dix jours avec Vicente et la coopérative FONMSOEAM (Federación de Organizaciones Negras y Mestizas del Sur Occidente de Esmeraldas Atacames Muisne), j’appréciai mon premier bain dans le Pacifique, accompagné de Tom, le fils d’Ericka. Le lendemain, j’étais arrivé dans ma première communauté : Palma Real, accueillit dans la maison de Marilin et Segundo, producteurs de cacao.

Ces premiers jours avec la chaleur de la côte m’ont fatigué, surement du au choc thermodynamique !

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Chapitre 2 – Unité ou diversité

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Un univers exotique ! Avec Marilin et Segundo, nous sommes allés visiter la plantation. La plantation, c’est un système agroforestier associant le cacaoyer, le cocotier, des agrumes (oranger, citronnier, pamplemoussier, mandarinier…), d’autres arbres fruitiers (zapoté, et autres noms qui m’échappent), bananiers et plantains. Par ci et par là, on rencontre aussi des fruits de la passion (mon pécher gourmand), des plants d’ananas, de canne à sucre, des papayers… Un univers exotique !

La gestion de la plantation se fait totalement à la machette : on coupe les jeunes branches qui gênent, on taille, on enlève les cabosses et les feuilles malades, on dégage le sol autour. Pour Ethiquable, ma mission fut de réaliser des petits films sur la coco afin de présenter le produit au consommateur. Segundo et Marilin récoltèrent les noix de coco, vertes et mures. Avec la verte, appelé « pipa », on boit l’eau ! Il y a au moins soixante-quinze centilitres dans chaque, alors il faut avoir très soif pour terminer sa pipa ! Avec la coco mur, on récupère la pulpe pour cuisiner des soupes ou on extrait le lait pour faire des jus, très rafraichissant !

Les deux jours qui suivirent, je suis retourné dans des plantations, afin de continuer mes films sur le cacao et la coco, et remplir quelques fiches terrain pour notre étude avec Les Agro’nautes. Mes repas se constituaient de riz, bouillon, plantain sous différentes formes, avec viande ou poisson ! Le vendredi, je fis le trajet depuis les pâturages de Segundo jusqu’à la maison à dos de cheval, ce qui fut une drôle d’expérience ! Le soir, je profitai de la moto d’un neveu pour aller faire un tour à la plage de Monpiche, à quarante-cinq minutes. Un bon bain me revigora et je pu admirer le coucher du soleil. Malheureusement c’est à ce moment que mon Lumix décida de ne plus fonctionner, de nouveau !

Dans le paysage, les « fincas » de cacao en système agroforestier s’alternent avec des monocultures de palmier à huile. C’est justement sur le chemin du retour qu’un ingénieur agronome me prit en stop. Il travaille pour la production d’huiles végétales biologique et exporte principalement vers les Etats Unis. Comme quoi ces palmiers à huile ne cachent pas que du mauvais.

Je profitai de l’envoi des échantillons de fèves de cacao pour analyse des métaux lourds depuis Atacames pour faire un tour à la plage et ses bar-discothèques, et me balader un peu. Le lendemain, je me mis à la cuisine : toute la famille apprécia la pizza maison, moi le premier !

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Chapitre 3 : Joyeuses Pâques ?

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Quoi de mieux qu’un cacao « grand cru » pour célébrer Pâques ?!  Le Camion-container, chargé des trois-cent soixante-deux sacs de fèves de cacao était prêt à exporter. J’accompagnai le convoi : direction le port de Guayaquil à neuf heures d´ici. Fabriqué en Italie, le chocolat fera le plaisir de consommateurs défenseurs du commerce équitable et d’un chocolat aux arômes fins et floraux. La mission fut accomplie, mais finalement peu utile pour mes intérêts. De retour, je me préparai à passer la fin de la semaine sainte dans une autre communauté. En Equateur, le vendredi saint est férié, j’espérai tout de même malgré cette période de fête pouvoir travailler un peu avec les producteurs.

Accueilli par Segundo Castillo, précédent président de la coopérative et dont vous pouvez admirer la photo sur l’emballage des tablettes de chocolat Ethiquable (quatre-vingt pour cent de cacao Grand cru Equateur), je découvris une petite communauté, où en cette semaine sainte le passe-temps était les jeux de cartes et le foot à la télévision ! Je dormis dans la maison de Mariana, Robert et leurs enfants. On m’avait conté des moments festifs, des défilés, de la musique, mais ce vendredi saint ne fut rien de tout ça. J’ai pu profiter du congé de Robert, travaillant dans la pisciculture de crevettes, pour visiter la finca, effectuer une interview, et revenir les bras chargés de mystérieux fruits et d’une botte de plantains. Je profitai de mon temps libre pour continuer mes montages vidéo ou discuter avec les producteurs autour d’une Pilsener bien fraiche !

Heureux d’avoir partagé du temps dans cette communauté aux habitants très accueillants, mais déçu de ne pas avoir découvert une vraie fête de Pâques, je quitte Balsalito et conclue ainsi ma première partie de mission pour Ethiquable. Le soir, je pris le cap vers le sud !

Après une nuit de bus, j’arrivai à Manta, la ville au port gigantesques et aux malodorantes usines de thon. Je pu profiter de l’hospitalité de mon couchsurfer et de la wifi pour échanger quelques skype, et de l’après-midi pour un bon bain dans le Pacifique, et un peu de chocolat quatre-vingt pour cent de cacao, d’une tablette qu’Erika m’offrit. Quoi de mieux qu’un cacao « grand cru » pour célébrer Pâques ?!

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Chapitre 4 : Il va me falloir des bottes !

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C’est dans le canton de Pajan que m’attend ma seconde mission, avec ASOPROCAM, Association de producteurs de café et d’arachides bio de Manabí. Après trois heures d’attente (merci l’Afrique de m’avoir appris la patience !), Jimmy arrive enfin. Nous nous rendons vers la communauté, c’est un long et dur trajet qui m’attend. En effet, la saison des pluies et la topographie vallonnée de la région engendre des chemins boueux inaccessibles en voiture durant tout « l’hiver ». C’est donc après quatre heures de marche dans un paysage de forêts, plantations de café et champs de maïs bien pentus et avec mon fidèle sac sur le dos, que j’arrive à la « casa del Jimmy » (Dixit Mahalevona à Madagascar). Je rencontrai ainsi la famille de Jimmy : Marilin sa maman (la seule à cuisiner de tous), son papa Cecilio, le frère Luis, l’oncle Pablo – tous producteurs – sa femme Dolores et les deux fillettes « chiquita » Flore et Veronica. Je rencontrai aussi les chiens, le chat, les poules et les cochons dont s’occupait principalement plantations de café et de plantains derrière la maison. Ils m’installèrent un lit dans le « salon-chambre » ou dormait déjà Luis et Pablo. Quant aux parents, ils dormaient dans la cuisine-salle à manger. Récemment construite, la maison n’avait toujours pas de murs, ni de pièce séparée pour la chambre. En conséquences, Marilin se battaient constamment à chasser les poules et les chiens du lieu de vie !

Jimmy est producteur de café et arachides, vice-président d’ASOPROCAM. Ma mission fut d’assurer avec lui le contrôle interne précédent l’inspection annuelle de l’organisme certificateur. Les productions commercialisées par ASOPROCAM pour Ethiquable, sont certifiées Agriculture Biologique et SPP (symbole petits producteurs). L’association doit ainsi remplir des « fiches producteurs » précisant les surfaces et quantités des produits à certifier, et justifiant la non-utilisation de produits agrochimiques les années antérieures. Cette année, l’objectif était de transporter directement les arachides séchés, décortiqués et triés vers Guayaquil, ainsi que du Manioc épluché, des papayes et des mangues. Le café est quant à lui apporté à une autre coopérative s’occupant du tri et du conditionnement.

Je rencontrai un certain nombre de producteurs, après le premier jour, j’abandonnai vite mes chaussures pleines de boue et gorgée d’eau, lourdes à porter, et continuai pieds nus (Dixit Madagascar). Mais pour sûr, il va me falloir des bottes ! Achat que je fis le week-end suivant ! Après avoir passé la nuit chez un producteur vivant plus prêt de la route, je retournai à la civilisation, indispensable car je devais envoyer mon dossier de candidature pour ma troisième année à Montpellier SupAgro, Institut des Régions Chaudes.

La semaine qui suivit fut consacré à continuer les fiches producteur et organiser la procession des arachides : réalisation d’un Excel visant à répertorier les poids après récolte, après décorticage, après tri…

Le week-end qui suivit fut consacré à l’élaboration d’un gâteau au chocolat et de café. Dans la plantation, on trouve un ou deux cacaoyers, pour la consommation de la famille. N’ayant pas eu l’occasion de le faire à Esmeraldas, je fus content de réaliser la pâte de cacao !

Pour cela, vous aurez besoin :

Environ 500g de fèves de cacao fermentés et séchés (issus de l’Agriculture Biologique)

Une grande poêle et un feu de bois de préférence

Un moulin manuel

1/ Préparer un feu de bois ou un barbecue

2/ Sélectionner les fèves de cacao correctement séchés et de taille identique

3/ Faite torréfier les fèves de cacao à feu vif jusqu’à ce que l’enveloppe des fèves puisse s’enlever facilement. Laisser refroidir une quinzaine de minutes.

4/ Retirer l’enveloppe de chaque fèves et ne pas conserver les fèves brulés.

5/ Mouliner les fèves et récupérer la pâte de cacao.

6/ Malaxer la pâte de cacao avec un ustensile en bois. Former une boule avec la pâte ou l’étaler sur une feuille d’aluminium et laisser sécher.

Vous obtenez un chocolat cent pour cent cacao !!!

En plus de cela, Jimmy torréfia du café en prenant soin également d’enlever la pellicule autour du grain, ce qui permet d’obtenir un café non brulé sans aucune cendre. Le café dans cette région, est doux car cultivé en basse altitude (quatre-vingt à cent-vingt mètres). Ça change du Nescafé, un éveil des sens !

Le gâteau au chocolat fut apprécié de tous, accompagné pour certain d’un ti-punch élaboré avec l’alcool artisanale de canne à sucre. La dernière semaine, après une journée pluvieuse et une autre cloué au lit par la grippe, je terminai mon séjour chez Jimmy par la première récolte des arachides de la saison, sur le terrain de Pablo.

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Chapitre 5 : Vers un éveil des consciences

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La tourte de maïs la plus grande du monde !  Chez Marilin et Cecilio, la production est largement présente dans l’alimentation : choclo (première récolte du maïs, très doux), plantains et bananes vertes (guinéo), les arachides en pâte (Dixit Burkina Faso) ou fraiche en bouillie, le manioc. On consomme également de nombreux fruits exotiques (papaye, ananas, fruits de la passion…) et agrumes (citron, oranges, mandarines, pamplemousses), du gingembre… Ils se rendent toutes les deux semaines à la ville pour se fournir en riz, sucre, huile…

Dans la province de Manabí, l’agriculture vivrière est fortement présente, les productions sont destinées au marché national : riz, maïs (principalement pour l’alimentation animale), arachides. La région produit énormément de maïs, conventionnel bien entendu. Tellement de maïs qu’on peut apercevoir un épi géant posté à l’entrée de la ville, et les affiches d’un évènement des plus réputée : la tourte de mais la plus grande du monde !

On trouve également une forte présence du café et du cacao et une production particulière : le Roucou ou Achiote. Cet arbre produit des fruits remplies de petites graines colorés. La cire entourant les graines, riches en caroténoïdes, est utilisée pour des colorants alimentaires (E160b qui donne la couleur orange au cheddar et aux huiles pimentés par exemple) et comme teintures ou encore utilisés traditionnellement comme crème solaire et crème anti-moustique naturelles ! Egalement, toutes les familles récoltent les feuilles d’un palmier qu’ils font séchés (Paja Toquilla). C’est avec cette paille que sont fabriqué les chapeaux et chaussures traditionnelles péruviennes.

La majorité des systèmes agroforestiers de café et les plantations de plantains et roucous sont cultivés de façon naturelle, sans intrants chimiques. Les cultures aux cycles courts cependant (riz, maïs, arachides), sont cultivées majoritairement avec utilisation de désherbants, que ça soit pour la consommation ou pour le circuit conventionnel. La proposition d’Ethiquable pour l’achat d’arachides organiques a lancé la culture biologique dans les communautés d’ASOPROCAM. L´avantage est clair : les rendements en biologique et conventionnel sont les mêmes, et malgré un cout supplémentaire du au désherbage manuel (à la machette), quelques producteurs ont été intéressés cette année par la production bio. Le prix est deux fois supérieur que celui payé par un intermédiaire. L’avantage écologique s’ajoute à celui économique. Bien que peu perçu par les agriculteurs, la préservation des ressources naturelles telles que le sol et l’eau est permise par la culture biologique.

Après mes premiers entretiens avec les agriculteurs, une question me vint à l’esprit : que pense la population de la culture bio, et en particulier les jeunes ? L’âge moyen des producteurs d’ASOPROCAM est de cinquante-cinq ans ! Pourquoi ça n’était pas les jeunes qui allait travailler à la machette au lieu d’asperger de pesticides leurs terres ? Où est passé la jeunesse forte de renouveau et diffusant les valeurs d’une agriculture écologique ? Ces jeunes, n’allant pas étudier, suivent en fait bêtement le système ancré dans la région, et n’ont pas conscience qu’il puisse exister un autre type d’agriculture. ASOPROCAM tiens alors entre ses mains un grand défi : celui d’éveiller les consciences. Ça n’est pas seulement une question d’utilisation ou non de produits chimiques, mais un éveil des consciences : comprendre qu’ils ne sont pas des machines à produire, mais des êtres humains, qui respectent la terre et l’homme. Même si cela doit demander plus de travail, ces producteurs méritent un prix rémunérateur pour un produit de qualité et une culture respectant les ressources naturelles. Et c’est tout à leur portée. Je souhaite bon courage à Jimmy pour relever ce beau défi !

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Chapitre 6 : Le choc sismique (et choc thermodynamique bis)

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Je cru faire un malaise ! Après un travail éprouvant, je m’en allai avec Jimmy vers Pajan, afin d’envoyer les documents nécessaires pour l’inspection de l’organisme certificateur. Un autre coup de malchance me tomba dessus : mon ordinateur portable avait rendu l’âme…

Avant de repartir pour ma deuxième partie de mission, je pris le temps de faire un peu de tourisme. Retour dans la Sierra : après une courte nuit à Guayaquil, j’arrivai à Cuenca. Troisième ville de l’Equateur, au centre historique réputée et à la vie nocturne agitée. Je fus accueilli par Patricio, un couchsurfer, qui par tout hasard était producteur de cacao ! En échange de son hospitalité, je lui propose de préparer un gâteau au chocolat avec son cacao.

Cuenca est une ville typique, parsemée de petites maisonnettes colorées. J’y découvris sa cathédrale imposante, ses places ou se partagent musiciens de rue, vendeurs de glaces, touristes et locaux, le parc botanique et archéologique ou l’on peut admirer les perroquets et condors (en cage). La grosse averse gâcha quelque peu la fin d’après-midi, et c’est les vêtements trempés et les bras chargés de courses que je retournai chez Patricio.

Certes, j’étais fatigué de tous ces trajets, de ma journée, mais pas jusqu’à m’évanouir. Alors que je préparai ce délicieux gâteau au chocolat, j’ai cru faire un malaise. Je tanguai un peu comme dans un bateau (Dixit Melissa Express). La famille se précipita dehors et m’invitait à venir voir : c’était en fait le sol qui bougeait, du a un séisme.

Sur le coup, je n’ai pas réalisé qu’un tremblement de terre venait de se produire sur la côte équatorienne. Ayant eu vent des premiers dégâts causés par le séisme a la télévision, nous passions tout de même à table et au menu, ce fut Lasagnes, je ne pouvais rien rêvé de mieux ! L’évènement perturba tout de même la ville : alors que je cherchai un lieu ou boire une bière et jouer au baby-foot, la police passait dans chaque bar et restaurent pour annoncer l’état d’urgence du pays et la fermeture des lieux.

Après ce choc sismique qui n’était pas fini, j’allai vivre un second choc, thermique cette fois-ci. Quittant Cuenca au petit matin, je me rendis vers Riobamba, sur les traces du mythique Chimborazo ! Le sommet le plus haut de toute la cordillère des Andes, culminant à six mille trois cent mètres, est le point sur Terre le plus éloigné du centre de la planète. Arrivant vers les quatre mille mètres, le froid était glacial. Les refuges les plus hauts furent fermés ce soir-là, à cause de l’état d’urgence. Je me rendis donc un peu plus bas, dans une petite communauté. Je rencontrai Tamia, Eduard, Laure et Oscar, quatre catalans de Barcelone ! Après une petite balade entre les vigognes et lamas, Nous passâmes la soirée à discuter autour d’un chocolat chaud et d’alcool de canne à sucre pour se réchauffer. Le lendemain, nous nous rendîmes à l’entrée du parc et commençâmes la marche vers le refuge. L’ascension fut difficile, mais plutôt rapide grâce au GPS d’Eduard qui nous mena au refuge a contre chemin et à travers les nuages. Quatre mille huit cent mètres, nous étions arrivés au premier refuge. Devant rejoindre Quito l’après-midi, je n’eus pas le temps ni la force d’aller au second refuge, à cinq mille cent mètres, altitude maximum qu’il est possible d’atteindre sans guide. C’est alors que je m’apprêtais à redescendre, les nuages commencèrent à partir et je pus apercevoir le sommet enneigé du mont. Merci à Edu pour les photos !

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Chapitre 7 : Enquête exclusive

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#UrgenceSéismeEquateur. Ça n’est que le lundi que je me rendis compte du désastre causé par le séisme, et du nombre important de victimes. Pedernales, ville côtière de pécheur, fut détruite à quatre-vingt-dix pour cent, et Manta gravement touché. Le secteur ou je devais retourner terminer ma mission avec FONMSOEAM devait être atteint également. Je me préparais alors à abandonner mon enquête sur le cacao et la coco pour aider Vicente et FONMSOEAM à évaluer les dégâts dans les communautés.

Après une nouvelle nuit dans le bus, j’arrivai à Tonchigue de nouveau. Nous échangeâmes nos impressions concernant le séisme avec la famille d’Erika puis je me rendis a FONMSOEAM. Le centre de récolte avait subi le tremblement de terre : fissures aux murs, caisses de fermentation gravement abimés, partie du toit effondré. Mais mon travail fut dans les communautés afin de rapporter à Vicente les dégâts. Pendant quatre jours, j’ai visités plus de cent cinquante familles, pris en photos beaucoup de maison, du « un peu déséquilibré », au « complètement détruite » avec beaucoup d’entre deux bien sûr. Ce travail fut éprouvant et difficile de voir tant de familles habitant hors de leur maison. Le plus dur fut mon retour à Balsalito. Le vendredi soir, j’arrivai sur place, j’expliquai à Secundo ma mission, puis me rendis à la maison de Mariana et Robert. Plus rien. A par le petit magasin, et une chambre, tout s’était écroulé. Le lieu où j’eus dormi n’était plus que poussière, tout ayant été nettoyé durant la semaine. En effet, les habitants des communautés ne chômaient pas, seulement quelques jours après l’évènement, je ne pus parfois rien observer des débris, seulement les traces d’une ancienne maison, et juste à côté les fondations d’une nouvelle.

Aussitôt, je me mis à aider Mariana à déplacer les produits de la « tienda » dans la maison d’à côté qui avait mieux résister. De retourna Tonchigue, je devais trier les photos et rentrer chaque nom dans un classeur Excel. Le dimanche, je pris le temps de cuisiner des crêpes pour la famille, ce qui fut un vrai régal !

Le jour suivant, j’envoyai les premières photos à Nicolas, et Sylvain travaillent à Quito pour AVSF* (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières). A partir de mes observations, nous rédigeâmes un mail avec Vicente pour exprimer les dégâts subit dans les communautés de producteur de cacao, et lancer un appel de solidarité. Le soir même, AVSF publia une campagne de dons* pour aider les producteurs de FONMSOEAM à reconstruire leur maison. Depuis, grâce à la participation d’Equitable et à la générosité des français, quinze mille dollars ont été récoltés, et la campagne continue encore.

Je terminai mes visites des dernières communautés puis me rendit à de Muisne. Quelques producteurs avaient décidé de venir vivre en ville pour l’éducation des enfants, dans des maisons qui n’avaient malheureusement pas résistées au tremblement de terre. Ces familles vivaient alors dans des campements mis en place par les autorités, dans des conditions difficiles. Voici le témoignage de, producteur de cacao ayant perdu sa maison.

« Mon nom est Simon Castillo, je suis l’un des plus touchés par le séisme, ici dans la province d’Esmeraldas. Ma maison était située à Muisne, et mes terres se trouvent dans la communauté d’Agua Clara.

Je passe beaucoup de temps dans mes plantations, et aussi dans la ville où je vis avec ma famille. Nous sommes venus vivre ici pour l’éducation de nos enfants, et nous sommes plusieurs familles de la communauté d’Aguaclara ici, touchées par le tremblement de terre du samedi 16 Avril.

Ma maison a été complètement détruite, effondrée, la mienne et beaucoup d’autres, et nous vivions pratiquement dans la rue sans nulle part où dormir. Maintenant nous sommes dans ce campement, mais les conditions sont difficiles, surtout pour les enfants. Nous sommes exposés à de nombreuses maladies : la pluie est l’un des premiers facteurs […]. Si nous continuons à dormir sur ce site, sans beaucoup d’aides extérieures, il y aura des malades, en particulier chez les enfants. Nous espérons que les maladies graves ne vont pas se multiplier, car il y a le paludisme et la dengue, transmis par les moustiques. En saison des pluies, ces virus peuvent se développer dans cette zone où nous sommes.

Les tentes ne sont pas appropriées pour l’hiver car l’eau pénètre quand il pleut. Nous nous sommes souvent réveillé humides et n’avons pas suffisamment de vêtements pour se changer. Il y a également des problèmes dans la coordination de la distribution des aliments. »

Une fois les témoignages et noms recueillis, je fus visiter ce qu’il restait des maisons. Dans le vieux Muisne, beaucoup de maison n’ont pas résisté mais se trouvaient étonnamment en zone inondable et construites sur pilotis dans un sol sableux.

Lors de mon dernier jour à Tonchigue, je profitai d’une réunion avec mes producteurs de FONSOEAM, pour effectuer un bilan de mon travail, et leur exprimer mon soutien. L’aide devrait arriver bientôt, pour permettre à ces familles de retrouver des conditions l’hébergement décentes. Ethiquable quant à eux, vont tacher de lever des fonds pour envisager la reconstruction de centre de collecte qui risque de s’effondrer si rien est fait.

Cette étape fut difficile, physiquement comme moralement. Tôt le samedi, je quittai Erika et sa famille pour terminer mon aventure équatorienne là où je l’avais commencée.

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Chap 8 : Quito, la fin de l’aventure

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Une immensité urbaine coincée dans la cordillère. Je retrouvai Jonathan à Quito, j’allai passer le weekend end à St Pablito, où j’avais effectué mon premier volontariat avec COAGRO. J’étais content de retrouver tout le monde, dont la famille qui m’avait accueilli un mois. Nous nous rendîmes à Otavalo le samedi soir, et The Red Pub nous régala de ses bières artisanales et mojitos ! Le lendemain fut l’occasion de cuisiner un cake aux bananes. Je restais finalement jusqu’au mardi matin car je fus invité à diner chez Fernando pour l’accueil de Michaela et Paula, deux volontaires canadiennes. Je parti donc pour Quito le mardi, après les derniers adieux sauf pour Jonathan que je retrouverai le jeudi sur Quito.

Quito fut l’occasion de clôturer ma mission avec Ethiquable et de retrouver internet pour donner des nouvelles et faire mon travail pour les Agro’nautes. Je fis le bilan avec Nicolas, qui fut content de mon travail. Il me laissait un pot de confiture de physalis (amour en cage) et deux tablettes de chocolat ! En plus du travail au bureau, j’en profitai pour découvrir Quito. Je fis un tour en ville, au quartier La Mariscal le premier soir et m’introduisais dans un Irish Pub. Quoi de mieux qu’un baby-foot pour faire des rencontres ? Je fus également en hauteur grâce au téléphérique au pied du volcan Pichincha, avec une vue imprenable sur une partie de la ville. Quito vu d’en haut est une immensité urbaine, quarante kilomètre de long du Nord au Sud, coincée dans la cordillère. Je me rendis dans la vieille ville ainsi qu’au parc botanique où j’ai pu observer de belles orchidées, puis je retrouvais Jonathan pour une virée dans un quartier sympa, dans les pentes à l’Est de Quito.

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Epilogue

Ainsi se terminai mon aventure équatorienne, quittant la cordillère pour rejoindre les États-Unis. Durant ces deux missions, j’ai pu découvrir une zone où l’agriculture est fortement présente, caractérisée par des produits « exotiques » majoritairement destinés à l’exportation, mais également au marchés locaux et à la consommation. Ainsi, j’ai pu comprendre, ou du moins en partie, le contexte et les caractéristiques du commerce équitable. Tout ceci est bien sur très complexe, mais une chose est sûre, si vous voulez continuer à boire du jus multi fruits, du café et manger du chocolat, des cacahuètes, de la noix de coco etc., il va falloir continuer à en produire, et le commerce équitable et l’agriculture biologique permettent de répondre, en partie, aux problèmes écologiques et socio-économiques auxquels fait face le monde agricole. Affaire à suivre dans un prochain article.

Me voilà maintenant rendu en Californie, presque dans le désert, à deux pas de la Sierra Nevada, où d’autres aventures m’attendent. Une chose est sûre, les Etats-Unis ont du progrès à faire en terme d’agriculture durable, mais chaque initiative est un grand pas vers l’agriculture de DEMAIN.

« C’est dans les utopies d’aujourd’hui que se trouvent les solutions de demain. » Pierre Rabhi.

*Références

Pierre Rabhi, recueil de citations. La puissance de la modération. Ed. Fragments.

AVSF est une association à but non lucratif française de soutien à l’agriculture paysanne. En savoir plus

#UrgenceSéismeEquateur. Faire un don (suivre les instructions sur le d’AVSF, appel à soutiens)

Ethiquable est une entreprise coopérative. Depuis 13 ans, ils agissent en faveur d’un commerce équitable exigeant et soutenant l’agriculture paysanne avec 49 coopératives de petits producteurs partenaires. En savoir plus

Un mois de volontariat dans les Andes Équatoriennes

Bienvenida en Ecuador ! Ecuador-Logo

Ah l’Amérique du Sud, il fallait bien s’y rendre un jour ou l’autre ! Me voilà donc en Equateur depuis un petit mois. Je découvre tranquillement le pays tout en menant ma mission !

On se fait facilement à la culture latino-américaine, et des chansons nous reviennent en tête !! On se souvient tous de celle-ci datant d’il y a déjà 14 ans (ça ne nous rajeunit pas !!) Même si en Equateur, c’est plutôt comme ça !

Les Equatoriens sont très accueillant et muy muy simpaticos !! Sans « smartphone » et avec un retour difficile à l’espagnol, je m’en suis plutôt pas mal sorti pour rejoindre ma première étape: Tabacundo.

En pleine « Sierra », partie andine de l’Equateur, je me trouve donc en moyenne à 2500m d’altitude, voire plus ! Plus précisément, je me situe dans la province de Pichincha, à 60km au nord de Quito, dans la communauté de San Pablito de Agualongo.

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Face à ma fenêtre, j’aperçois le volcan Cayambe, et très rarement, son sommet enneigé, quand les nuages veulent bien s’enfuir quelques instants.

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Le sommet du Cayambe (5785m) le matin et le soir !

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Il faut se lever tôt pour apercevoir le sommet enneigé© du volcan Cayambe, ou la ville dans les nuages !

Coagro: ¡Volver a la tierra!

J’effectue un  volontariat avec une ONG Equatorienne : COAGRO. Elle intervient dans différents projets d’appui aux communautés rurales, en en particulier auprès des femmes qui bénéficient d’un programme de développement agricole répondant au projet d’autosuffisance alimentaire.

En exemple, 4 associations de femmes de 4 communautés sont aidés par l’ONG, de ce que j’ai pu observer : fourniture de semences pour la production de légumes biologique, projets d’irrigation, aide à la création de caisse de microcrédit, installation de magasins de fourniture agricole, conseils d’agronomes pour la gestion des pâturages, appui à la commercialisation du lait, vente de broderie réalisées par les femmes…

L’ONG Coagro recoit des volontaires des quatres coins du monde, j’ai pu partager ces quelques semaines avec Paul, un breton (Sciences Po Rennes) qui étudie cette année au Chili, et Jonathan, étasunien en volontariat ici pour 2 ans !

Elle a également pour projet de développer l’agrotourisme.

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Ery et Alison habitant la miason où je suis accueilli, Paul et Jonathan les deux autres volontaires

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Le centre de collecte du lait de l’association « El Lecherito »

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Travail avec Viviana et une agricultrice pour semer les légumes

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Distribution du matériel d’irrigation et visite des pâturages

San Pablito de Agualongo

Je vis donc dans la petite communauté (qui compte quand même trois ou quatre équipes de foot !!) de San Pablito, à 10 minutes de Tabacundo, ville où se situent les bureaux de Coagro. Ici tout le monde vit au rythme de la traite des vaches. Les hommes travaillent souvent à l’extérieur de la communauté, mais la majorité des femmes ici possède des vaches. Je suis accueilli par la famille de Manuel et Eusebia Castillo dans une maison où se trouvent également leurs deux fils et les trois petits-enfants. Pour résumé, je mange de la soupe (ou plutôt bouillon de papates, maïs ou chocho, viande…), du riz et des patates !!

Quelques aperçus de la communauté :

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La communauté, autant peuplée de vaches que d’habitants !

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Eusebia à  la couture, les hommes à  l’entrainement de foot (il y a des équipes féminines quand même!!)

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Elevage de cochons d’Inde ou « Cuy » (oui oui, en Equateur on mange du cochon d’Inde, j’ai goûté un petit peu, pas trop mal!)

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Léon le cochon, Ginette la biquette & Alice la génisse !

Pas le temps de s’ennuyer !

Au quotidien, j’aide un peu la famille dans les tâches quotidiennes même si je suis plus occupé avec d’autres activités pour Coagro comme pour les Agro’nautes. En effet, Fernando le président de Coagro a tout de suite adhérer au projet des Agro’nautes et j’ai vite été mis en relation avec Viviana, ingénieur agronome travaillant pour Coagro. J’ai pu visiter les 4 communautés et aider Viviana dans ses tâches comme la visite des pâturages avec un conseiller agricole, la distribution du matériel d’irrigation, la préparation des semences, tout en remplissant mes questionnaires auprès de représentantes des associations de femmes.

Côté vidéo, je compte en réaliser trois : une sur la production du lait (bientôt en ligne sur le site de l’ONG !), une sur le fonctionnement des caisses de microcrédit et une pour présenter le volontariat.

J’ai ainsi vadrouillé dans les communautés avec ma caméra et mon micro, afin de filmer le quotidien de la production du lait et effectuer de nombreux entretiens vidéo.

Sinon j’ai participé à diverses réunions afin de comprendre le contexte, mis à jour le site internet de l’ONG, effectué un Power Point avec des conseils pour la gestion des pâturages et des cultures, animé quelques cours d’anglais pour les enfants en l’absence de Jonathan, et profiter d’un peu de temps libre avec la famille, les volontaires ou pour un peu de tourisme !

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Levé 5h pour filmer la collecte du lait, et en profiter pour photographier l’aube

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Après la pizza et les gnocchis, la « fucking good » tarte aux fraises ! La première fois que je fais de la crème pâtissière et c’était plutôt réussie !

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Soirée DIXIT avant le départ de Paul

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Cours d’Anglais avec les enfants

 

A la découverte de la région

Durant ce premier mois, j’ai décidé de ne pas trop m’éloigner pour découvrir cette belle région andine. J’ai ainsi visité la ville d’Otavalo et son très réputé marché, la ville d’Ibarra et le lac Yahuarcocha, le magnifique lac de Cuicocha, les ruines de Cochasqui, et le parc national Cayambe-Coca.

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Otavalo, son marché très célèbre et les cascades de Peguche

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Le très appréciable lac de Cuicocha ! Arrivé en stop derrière un pick-up où deux jeunes québécoises jouaient au UNO avec une famille équatorienne, j’ai du rebrousser chemin par la route avant de pouvoir commençer la magnifique randonnée !

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Le parc naturel Cayambe-Coca en plein dans les nuages et le froid, dommage car le paysage doit être magnifique. Pour compenser, j’ai observer la nature à proximité (voir photos plus bas)

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Visite guidée du parc archéologique de Cochasqui.

Le site archéologique de Cochasqui se trouve dans le nord des Andes, à cinq kilomètres de la ligne équinoxiale. Le lieu est composé de 15 pyramides tronquées qui auraient été construites par des civilisations anciennes, avant d’être occupées par les Incas puis les espagnols

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Llamas (les plus noires), Alpacas (les plus claires) et Vigognes (tâchetés). On en observe une centaine dans l’enceinte du parc.

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Les pyramides (une grande pyramide tronquée et une rampe). Elles servaient de cérémonies, de tombes et pour l’étude de l’astrologie. Pentes orientées vers le sud.

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Pyramide n°13 avec un cadran lunaire à gauche et un cadran solaire à droite

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Les corps en position foetus étaient placés dans des jarres.

Bilan

Durant ce premier mois, j’ai apprécié vivre au sein d’une commuauté, aller à la rencontre des habitants afin de comprendre leur situation, les problèmes auxquels ils doivent faire face, échanger avec eux. Le travail avec Coagro fut très intéressant, bien que je n’aie pas pu accomplir beaucoup de choses en 1 mois.

Merci à Coagro, aux volontaires et à ma famille pour ce premier mois en Equateur !

Bientôt reparti pour une nouvelle étape, je vous dis à la prochaine !

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PS: ICI la carte interactive de toutes mes étapes !

Et LA, toutes mes photos et celles des autres agro’nautes !

Bonus photos : les beautés de la nature 

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Végétation lac de Cuicocha (3400m d’altitude)

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Cueillette de myrtilles sauvages à presque 4000m d’altitude dans le parc Cayambe-Coca

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Agave bleu d’Amérique utilisé pour son jus (sirop d’agave) / Agave blanc d’Amérique utilisé pour ses fibres. Plante monocarpique qui ne fleurit qu’une fois après plusieurs années avant de mourir.

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