Le retour de l’Aveyron à la Drôme

Le voyage

Poursuivons le récit de notre retour… c’était il y a deux mois, désolées pour le retard !

Fanny est déjà rentrée chez elle pour d’autres aventures où elle portera ses affaires sur son dos… Et laisser la place à d’autres bipèdes curieux de vivre au rythme du clapotement de sabots, le tout orchestré par Lena, la seule à connaître suffisamment bien le nœud qui nous tient proche de leur tente la nuit! Nous traversons l’Aubrac sur le chemin de Compostelle où les marcheurs s’émerveillent de nous voir passer, tandis que nous nous émerveillons des étendues à perte de vue. Ici, c’est le royaume des vaches, qui nous impressionnent parfois, surtout lorsqu’elles sont gardées par leur taureau ! En Lozère, nous continuons à croiser des vaches tout  au long de la traversée de la Margeride, puis des monts du Gerbier de Jonc en Ardèche. Cela fait quelques temps que nous voyageons à plus de 1000 m d’altitude, mais nous apprécions tous, humains et équidés, la fraîcheur de l’air et l’intensité de la lumière déversée sur les paysages. L’herbe savoureuse de montagne, si verte cette année, nous maintient bien en état ! Elle devient plus drue lorsque nous descendons des hauteurs en Ardèche dans la vallée de l’Eyrieux pour déboucher dans la vallée du Rhône. Là, nous redécouvrons la ténacité des taons et autres mouches dans la chaleur de la « plaine »… Nous la traversons au niveau de Valence pour regagner les montagnes et le calme, sur le Vercors. Là, nous profitons des dernières chevauchées sur le plateau d’Ambel, entre bonheur de connaître enfin ces beaux plateaux si proches de la maison et la nostalgie de la fin du voyage !

p1030911

p1030990

L’agriculture rencontrée

A la vue des grands prés d’herbe  jaunissante, on peine à croire qu’Aubrac signifie « haute terre humide », mais le climat de ce plateau situé entre 1000 et
1350 m y est très froid et humide en hiver ! C’est une terre d’élevage de vache exclusivement, avec la race Aubrac si réputée pour sa viande. Les troupeaux passent l’été en estive et l’hiver en stabulation, nourries en partie au foin, en pleine production lors de notre passage.  Quelques anciens burons, les grandes bâtisses en pierre où était réalisé le  fromage d’estive , dont une petite partie est encore en activité, attestent du passage  progressif  d’un élevage bovin laitier vers un élevage allaitant (c’est-à-dire pour la viande) , moins risqué financièrement et moins contraignant au niveau du travail quotidien.

En Margeride, les troupeaux de vache sont plus diversifiés, entre les vaches Aubrac ou Limousine pour la viande, et les vaches Abondance, Prim’holstein et autre pour le lait. Nous sommes passés près d’une grande laiterie au Malzieu… qui se fournit en lait breton, alors que le lait des élevages du coin est collecté par des laiteries du Puy-en-Velay ou de Clermont, regroupé avec celui d’une zone de plusieurs dizaines de km à la ronde.

p1030976

p1030921

En Ardèche, sur les hauteurs des sources de la Loire, c’est ce type de production que l’on rencontre aussi. En descendant vers l’Eyrieux, le changement est rapide, lié à celui du climat qui devient plus tempéré voir méditerranéen, et du relief, plus accidenté. De grandes zones pentues sont inexploitées et dans la vallée commencent les grands vergers annonçant ceux de la vallée du Rhône. A Saint-Pierreville, nous sommes passés à la coopérative de transformation de la laine Ardelaine, aussi musée vivant de l’artisanat de la laine, restaurant de produits locaux et atelier de transformation pour différents produits agricoles de la région.

Dans la plaine  entre le Rhône et le Vercors, nous avons été accueillis un soir sur une exploitation bio produisant en grandes quantité de l’ail, du maïs semence, des céréales et des fourrages. Dans cette zone marquée par des cultures plutôt intensives, produire en bio n’est pas toujours évident, mais créer des groupements de producteurs et des groupes techniques aide bien !

Enfin, de nouveau à des altitudes autour de 1000 m sur le Vercors, nous retrouvons les troupeaux de vaches et moutons, passant l’été sur les alpages et l’hiver dans les vallées alentour, sèches dans la Drôme (où ce sont alors plutôt des bêtes à viande), et plus humides en Isère où certains troupeaux sont donc laitiers, profitant d’une herbe plus riche.

p1040016

Finalement, ce voyage axé sur l’agriculture paysanne de montagne, nous aura  fait découvrir  une belle diversité de productions (laitier, viande, légumes, plantes médicinales, fruits, fourrages, céréales…), de contextes (souvent montagnard, parfois aussi de plaine), de façons de produire (souvent dans une démarche paysanne, parfois moins) … Nous avons pu identifier certaines spécificités de l’agriculture paysanne de montagne, telle que la forte implication dans la vie sociale du territoire, la diversification des productions pour avoir un revenu suffisant et tendre vers l’autonomie, la petite taille des exploitations…

p1040102

Et voyager à cheval pour aller à la rencontre de toutes ces belles personnes nous a fait prendre un peu de hauteur sur les choses abordées (au sens propre et au sens figuré !) et a été surtout une approche encore plus vivante de l’aventure !

p1030923

[:]

Le retour des Pyrénées à l’Aveyron

Le voyage

Ça y est, pour nous, Lune et Priska les deux juments athlètes de ce voyage et nos deux compagnes à deux pattes, Fanny et Lena, le périple « A cheval par monts et par fermes » s’est terminé le 8 août… nous voilà retournées à la sédentarité dans les montagnes dioises! Nous n’avons pas donné de nouvelles tout au long du chemin de retour, tant  le voyage était dense ! Tant à raconter que ce sera en deux articles !

La descente des hauteurs pyrénéennes (qui auront été notre point le plus éloigné) s’est faite droit vers le canal du Midi, où les foins battaient leur plein dans les grands prés verdoyants, laissant place petit à petit aux plateaux secs rappelant les Causses traversés deux mois plus tôt, puis aux vignes (pour la fameuse Blanquette de Limoux), cultures de luzerne, maïs, moutarde et tournesol…

p1030057

Toujours dret vers le Nord, nous sommes passées près de Carcassonne puis Mazamet, avec une troupe agrandie de deux marcheuses … autant dire que ça piaillait toute la journée! Aux bivouacs, au delà de notre concentration pour choisir les meilleures touffes d’herbe verte, on observait bien à travers deux brins que les filles géraient de mieux en mieux les gestes quotidiens d’allumage du réchaud, montage de la tente, réparation de matériel, équilibrage des sacoches : le métier rentrait.

Nous avons vécu aussi un des incidents marquants du voyage: la chute de Lune dans un marais… Quelle montée d’adrénaline lorsque nous l’avons toutes vu s’enfoncer jusqu’aux genoux dans la tourbe, tomber sur un flanc, voir Lena s’échapper de la selle juste à temps… Heureusement, « l’hippopotame » (et oui, Lune porte bien les caractéristiques d’un demi-trait!) a su garder son calme, immobilisée par la masse de boue et se faire aider patiemment des filles pour en sortir, sans en piétiner aucune !

p1030060

Avec une nouvelle co-équipière pour prendre le relais de Fanny sur le voyage, nous avons poursuivi à travers l’Aveyron, passant  par Lacaune, Saint –Sernin-sur-Rance, Villefranche-de-Panat et son immense lac où nous avons appris à ne pas avoir peur des vagues, Pont-de-Salars, Bozouls.  Dans cette région appelée le Lévézou, le soleil d’été tape fort et les pauses de midi s’étirent, les soirées estivales au son des grillons sont bien agréables…

p1030149

L’agriculture rencontrée

Le retour s’est fait avec bien moins d’étapes longues sur des fermes. A partir du départ de Fanny fin juin, les nouveaux co-équipiers de Lena étaient plus intéressés par la découverte de la vie nomade à cheval que par le wwoofing, et la route allait encore être longue jusqu’à l’arrivée !

Il y a quand-même eu une halte de quelques jours sur le collectif de la Remoutarié dans l’Aveyron, où l’aspect agricole se résume à un grand potager et l’entretien des prairies naturelles par des chevaux, mais où l’engagement en collectif vaut le coup de s’y attarder un peu. Une belle volonté d’alternatives anime ce groupe de personnes, créant un vivier de rencontres avec d’autres groupes, débats, spectacles. C’est un lieu ouvert à accueillir des personnes comme nous qui ont envie d’échanger sur des thèmes tels que l’organisation de la société, notre rapport à l’alimentation, à l’agriculture, etc.

p1030774

En remontant  l’Aveyron, le temps d’une soirée, nous nous sommes replongées dans l’élevage de brebis à Roquefort, dont nous avions eu un aperçu à l’aller sur les Causses. Ici, dans le Lévézou, nous rencontrons des gens passionnés, au GAEC de Montcouzac près du lac de Villefranche-de-Panat, qui ont mis beaucoup d’énergie dans la défense de la production qui d’après eux fait vivre tout le territoire : le Roquefort. La majorité des exploitations agricoles  dans la région sont des élevages de brebis livrant le lait aux laiteries Roquefort et beaucoup d’autres emplois y sont liés, avec les fromageries, la commercialisation, la logistique que cela implique et indirectement aussi tous les produits et services liés aux exploitations agricoles (conseil agricole, mécanique, fournitures agricoles, commerce rural, formations et écoles, etc.). Marcel et Francine approchent la retraite et transmettent petit à petit l’élevage de leur 600 brebis laitières (de race Lacaune) et 100 brebis à viande (de race Limousine) à leur fils. Ils n’en restent pas moins actifs : en tant qu’ambassadeurs Roquefort, ils en font la promotion  à différentes manifestations, et Marcel, via l’organisme de sélection de la race Lacaune, l’UPRA, se déplace sur les élevages pour sélectionner les brebis pouvant avoir le titre de brebis reproductrices Lacaune. Le lait de la ferme est livré à l’une des plus petites fromageries Roquefort parmi les cinq existantes, qui d’après eux, se démarque par la qualité du lait qu’elle récolte,  et par son caractère familial et indépendant. En effet, les laiteries peuvent êtres plus ou moins regardantes sur la façon dont sont nourries les brebis, sur la propreté du lait, sur le taux butyrique et protéique qui influencera la faisabilité du fromage sans utiliser de processus industriels…  Cette exploitation  parvient ainsi à dégager de la production de lait et de viande de brebis un revenu suffisant pour les trois personnes de la famille et un salarié. Nous avons eu l’impression d’une belle intégration dans leur entourage et que la ferme participe à une vie rurale dynamique !

p1030877

L’exploration de l’élevage laitier s’est poursuivie sur le GAEC du Bruel près de Bozouls (face aux monts de l’Aubrac), où Eliette, Jean-Paul et leur fils Sébastien élèvent 700 brebis laitières dont ils livrent le lait à la laiterie Société et des canards à foie gras dont ils transforment entièrement la viande à la ferme. Ils élèvent 5000 canards par an, répartis en 50 lots au cours de l’année. Tous leurs produits de charcuterie sont commercialisés en vente directe, à la ferme, sur des salons ou sous forme de repas qu’ils préparent pour différentes occasions dans tout le pays, voire plus loin. Ils sont en effet passionnés de transformation et de gastronomie
, n’hésitant pas à s’associer à des vignerons pour proposer des buffets, qui ont un grand succès. Ces manifestions hors de la ferme impliquent une bonne organisation, pour parvenir à gérer les tâches quotidiennes : traite, soins aux brebis, construction des parcs, élevage des canards… Le fait de vivre dans un lieu relativement reculé ne les empêche pas de vouloir rencontrer et attirer les gens chez eux : ils font partie du réseau Bienvenue à la ferme pour la vente de leurs produits et accueillent aussi des vacanciers en camping-car. L’accueil de deux chevaux et d’une cavalière sous tente fut une grande première pour eux !

 

Minervois – Haute vallée de l’Aude

[:fr]Brèves de voyage

P1020880

Nous attaquons fort avec une journée bien remplie ! Nous marchons un peu pour atteindre le canal du midi et le suivre un petit bout de chemin avant de traverser Trèbes. Nous avons droit, coincées sur un trottoir, à un cortège de mariage très motorisé et bruyant qui nous a bien fait stresser. Ensuite nous sommes les deux stars de la banlieue de Trèbes avec une nuée d’enfants autour de nous. On repart à la recherche d’un lieu tranquille pour dormir et arrivons dans un domaine abandonné, sans moyen de trouver de l’eau. On continue donc jusqu’à Montirat, village peuplé de fans de western et nous passons donc l’alerte orange orage devant un saloon pendant que les filles sont invitées au concert country ! Les jours suivants à travers les forêts des Corbières sont pleins de demi-tours et de galères sur les chemins de chasseurs qui s’enfrichent. Le printemps pluvieux nous a offert des forêts et champs verdoyants ! Les filles ont fait leur première nuit dans un refuge non gardé, signe de l’arrivée dans les montagnes. La vallée de l’Aude est bien encaissée avec une sacré descente et montée à faire pour remonter sur le petit plateau de Sault. Et nous débouchons sur un plateau très bucolique, avec une vue à couper le souffle (le peu qui nous restait après la montée avec les filles sur le dos) !

P1020874

L’agriculture rencontrée

Au pied des Corbières nous traversons des zones de friches, notamment des anciennes vignes. Plus en altitude, c’est un enchaînement de crêtes boisées et de vallées occupées par des surfaces pour l’élevage.

P1020956Nous arrivons dans la ferme d’Andreas et Monika qui possèdent un troupeau d’une centaine de brebis laitières de race Manech tête noire et tête rousse. Ce troupeau est mené en plein air intégral, un sacré pari dans ce coin à 700 m d’altitude. En effet la production de lait des brebis est très dépendante des conditions climatiques lorsqu’elles sont en extérieur; après une nuit froide le lait n’est pas très abondant ! Mais pour eux les brebis sont faites pour vivre en extérieur, et avec les ânes qu’ils possèdent ils réalisent une vraie réouverture de certaines parcelles abandonnées et enfrichées. Ils sont autonomes pour le fourrage de leurs animaux et achètent des granulés donnés lors de la traite. Tout le lait est transformé sur place en fromages et yaourt vendus en direct; à la ferme, sur deux marchés hebdomadaires et en magasins de producteurs, tandis que le petit lait nourrit les cochons de l’année. Ils diversifient leur activité en étant dans le réseau d’Accueil Paysan avec un gîte sur la ferme. Un bel exemple d’agriculture paysanne !

P1020917

P1030006A Galinagues, petite commune avec une vingtaine d’habitants à l’année, se trouve un vrai foisonnement d’activités agricoles écologiques ! Une ferme convertie en couveuse agricole a permis quatre installations : un paysan boulanger, une chevrière qui transforme, un formateur en traction animale et un couple en vache laitière avec transformation. Ce sont chez ces derniers que nous sommes accueillies et avec qui nous travaillons. Valentin et Luz élèvent une dizaine de vaches Brune des Alpes avec une forte passion pour la transformation du lait. Ils louent 30 ha à l’association « Le chant du pissenlit » (qui gère et loue l’ensemble des terres de l’ex-couveuse agricole à Terre de liens) et travaillent 10 ha en fermage pour faire du foin. Leurs bêtes pâturent toute la journée de mars à novembre, dans des parcs de taille réduite avec un changement de parc régulier pour prévenir la transmission parasitaire. Ils gardent autant que possible les pairies naturelles, mais ont travaillé et semé quelques parcelles avec des mélanges de graminées et traditionnelles. Le lait est intégralement transformé en divers fromages, yaourts et desserts, vendus en direct (magasin de la ferme, marchés et magasins de producteurs). Ils cultivent aussi  8 000 m2 de pommes de terre, vendues sous la marque des pommes de terre du Pays de Sault.

IMG_7999

Haut Languedoc – Minervois

Brèves de voyage

P1020795Nous repartons en suivant deux jours la voie verte dans la vallée du Jaur. C’est un plaisir de marcher sur cette ancienne voie ferrée toute plate et en terre battue, seuls les cyclistes nous font parfois quelques frayeurs car on ne les entend pas arriver ! Puis nous quittons cette vallée pour descendre dans la plaine du Minervois, mais avant il y a les derniers reliefs à passer. Le temps est bien mitigé et nous nous prenons quelques averses. Heureusement tout un village se montre heureux de nous accueillir, nous passons la nuit dans le champ de « Lili », le vieux maréchal-ferrand, les selles à l’abri dans la grange de sa cousine et les filles dorment au chaud chez une autre personne ! Le lendemain ça y est c’est la plaine, les vignes commencent et nous dormons dans un petit jardin paradis où les deux filles mangent les premières cerises et nous l’herbe haute !

P1020820

Le long de la vallée du Jaur se trouvent quelques champs dans les zones plates mais celles-ci sont peu nombreuses. Sur les derniers contreforts du massif central, nous retrouvons les châtaigniers et même un plateau avec un peu de flore alpine et des troupeaux de brebis et de moutons. Puis c’est la plaine du minervois et ses vignobles à perte de vue. Le Languedoc est le plus grand vignoble du monde et cela se voit.

Le domaine de Mazy est marqué par la présence d’arbres sous toutes ses formes et notamment d’agroforesterie. C’est une des fermes précurseurs de cette forme d’agriculture où les arbres sont intégrés dans les cultures, dans le but de favoriser la biodiversité, d’enrichir le sol en matière organique, d’avoir un agrosystème plus résilient face aux maladies, aux aléas climatiques, de diversifier les productions, entre autre (la liste est longue)!

Les principales productions sont l’amande, le vin, la figue, les céréales de variétés anciennes (blé dur, blé tendre, orge, avoine, épeautre, engrain) et la viande de brebis.

Vignes en agroforesterie (amandier et févier d’Amérique) enherbées un rang sur deux

L’agriculture rencontrée

Le long de la vallée du Jaur se trouvent quelques champs dans les zones plates mais celles-ci sont peu nombreuses. Sur les derniers contreforts du massif central, nous retrouvons les châtaigniers et même un plateau avec un peu de flore alpine et des troupeaux de brebis et de moutons. Puis c’est la plaine du minervois et ses vignobles à perte de vue. Le Languedoc est le plus grand vignoble du monde et cela se voit.

Le domaine de Mazy est marqué par la présence d’arbres sous toutes ses formes et notamment d’agroforesterie. C’est une des fermes précurseurs de cette forme d’agriculture où les arbres sont intégrés dans les cultures, dans le but de favoriser la biodiversité, d’enrichir le sol en matière organique, d’avoir un agrosystème plus résilient face aux maladies, aux aléas climatiques, de diversifier les productions, entre autre (la liste est longue)!

Les principales productions sont l’amande, le vin, la figue, les céréales de variétés anciennes (blé dur, blé tendre, orge, avoine, épeautre, engrain) et la viande de brebis.

P1020841
Vignes en agroforesterie (amandier et févier d’Amérique) enherbées un rang sur deux

Sur les 100 ha , cultivés en agriculture biologique, 20 ha sont en vigne, dont une partie des parcelles comporte une rangée d’arbres toutes les cinq rangées de vigne. Les arbres sont des féviers d’Amérique (légumineuse enrichissant le sol) et des amandiers dont les fruits sont commercialisés en direct. Le couvert végétal est très riche en herbacées, légumineuses et fleurs, que François prend soin de laisser croitre pour enrichir le sol en matière organique.  A l’inverse des pratiques locales de désherbage total  (dans l’idée de diminuer le risque de concurrence hydrique avec la vigne), sur le domaine, un inter-rang sur deux est travaillé en surface et l’autre est laissé enherbé, avec deux fauches dans l’année.

L’agroforesterie est aussi pratiquée sur une partie des surfaces de céréales (en rotation avec de la luzerne). Sur certaines parcelles, c’est une association avec l’amandier, des fruitiers (abricotier, pêcher) et des féviers d’Amérique et sur d’autres existe une diversité d’essences plus rares, mises à l’essai.

P1020845

Étant dans une démarche d’agro-écologie, les animaux ont aussi une fonction sur la ferme, de fumure du sol et d’entretien des parcelles de prairies, de jachère et de luzerne (lorsqu’elle n’est pas entièrement resituée au sol en tant qu’amendement). Le troupeau de 50 brebis (dont les agneaux sont vendus pour la viande) est mené en pâturage tournant rapide, avec un changement quotidien de la zone à pâturer. La surface à pâturer est telle que les brebis laissent peu de refus et que l’amendement est maximal.

Tout est réfléchi pour être autant que possible dans le respect de la vie, du sol, des cycles naturels. François est très intéressé de partager les savoir-faire et les expériences pour évoluer dans les pratiques agro-écologiques. C’est pourquoi il travaille en collaboration avec des équipes de chercheurs en agroforesterie et en semences paysannes, avec des groupes de réflexion, des bureaux d’étude et accueille des stagiaires. Un suivi de puis plus de 15 ans est notamment réalisé par le bureau Solagro sur la qualité des sols du domaine en rapport avec les pratiques agroforestières.

La diversité est le maître-mot de ce lieu!

P1020832
Jachère de céréale (repousse de luzerne) en agroforesterie

Causses – Haut Languedoc

Brèves de voyageP1020741

Après un bon repos à la ferme de Vispens, nous sommes reparties toutes les quatre en pleine forme ! Nous avons eu de belles journées estivales dans le Rougier de Camarès (appelé ainsi à cause de la couleur rouge de la terre, riche en oxyde de fer). Nous avons été accompagnées quelques jours par des bipèdes à bicyclette qui nous ont suivi sur les chemins montant au plateau des monts Lacaune. Sur le plateau, accueil hivernal avec 3 jours de mauvais temps … Si les filles ont pu s’égoutter une fois dans un garage et une fois en refuge, nous avons dû attendre la vallée du Jaur pour sécher ! Nous l’avons atteinte après une serie de lacs dans la brume, n’invitant pas tellement à la baignade. La température augmente à mesure que nous descendons dans la vallée du Jaur, sur les contreforts de laquelle se trouve le Salvet.

L’agriculture rencontrée

Sur la terre fertile du Rougier avec les champs de céréales et de fourrage, l’ensilage battait son plein avec un va et vient incessant de tracteurs. Les plateaux du Haut Languedoc (1 000 m d’altitude) offraient une toute autre vision, avec des campagnes dépeuplées et des élevages bovins ou ovins essentiellement.
P1020758

La ferme du Salvet sur laquelle nous sommes restées se situe à 500 m d’altitude, au milieu d’une forêt de chêne vert. Jean Louis cultive  là-haut environ 1 ha de plantes aromatiques et médicinales comme la verveine, la lavande, la sarriette, la sauge, l’helichryse, framboisiers … D’autres plantes sont issues de la cueillette sauvage, comme le thym, le millepertuis, l’aubépine etc. Ces plantes sont séchées sur place grâce à des séchoirs solaires, puis triées et conditionnées à la main. La vente se fait essentiellement en gros (97 % du chiffre d’affaire) auprès de revendeurs ou d’autres producteurs intéressés par certaines plantes typiques du sud de la France. Le reste se vend en sachet de 20 à 40g dans des magasins de producteurs locaux. Jean Louis s’est beaucoup impliqué dans le syndicat des Simples, qui défend une éthique respectueuse de l’environnement, notamment lors de la cueillette sauvage. Ce syndicat tente aussi de défendre la production artisanale des plantes médicinales.

Une ancienne châtaigneraie permet de réaliser des produits transformés vendus localement. Cette ferme fonctionne grâce à l’accueil de nombreux Wwoofeurs, dont certains décident ensuite de rester ici pour s’associer à l’activité. De nombreux projets verront le jour sous peu, notamment la fabrication de cosmétiques et la distillation grâce à un laboratoire et un alambic fraîchement installés !

P1020750
Les plantes sont déposées sur des claies pour sécher 

P1020778

Cévennes – Causses

Brèves de voyageP1020596
Après trois petites journées de repos à Malhaussette, nous sommes reparties sur la route à travers les dernières vallées cévenoles. Nous sommes au pied du Mont Aigual, les deux filles vérifient la météo et nous voilà à monter 1200 m de dénivelé pour atteindre le sommet du Mont Aigoual et redescendre un peu pour passer la nuit. On se pose donc sur les pistes de skis, l’herbe est encore bien jaune … Puis une petite journée et nous arrivons dans la ferme de Servillières sur le Causse Noir où nous attend un grand champ bien vert où nous nous regalons. Après quelques jours, nous repartons pour traverser les Causses (Causse Bégon, Causse du Larzac). La pluie ne dure même pas la première journée mais le vent du nord et le froid ne faiblissent pas des 5 jours de marche ! Si les filles se font inviter au chaud une nuit ou trouvent refuge dans des hangars ou granges, nous, nous sommes toujours dehors et P1020686nous en patissons aussi physiquement. Au final nous arrivons toutes les quatres (sauf peut-être Prisca qui a l’air de bien aller) fatiguées et un peu abimées physiquement à la ferme de Vispens sur la fin des causses au-dessus de Saint-Affrique. Les souvenirs des paysages de plateaux où l’herbe est balayée par le vent sous une lumière rasante nous donnent quand-même envie de continuer à traverser tous les jours de si beaux endroits!

L’agriculture rencontrée

Les Causses sont des plateaux calcaires à une altitude comprise en général entre 500 et 900m de moyenne. Ces terres sont en partie des pâturages dans les prairies et landes qui recouvrent les sols peu profonds. D’autres parties comportent des sols fertiles et sont cultivées en céréales et fourrages. Ils réalisent des céréales d’hiver car la saison d’été est sèche et courte. Les troupeaux sont essentiellement des troupeaux ovins, notamment en laitier pour le lait roquefort.

Le Roquefort était autrefois réalisé par une coopérative d’agriculteurs mais suite à des problèmes financiers, ils ont vendus les caves et la coopérative à l’entreprise Société. Aujourd’hui le Roquefort est réalisé en grande partie par Société ou quelques autres industriels plus ou moins grands qui louent une partie des caves. Les
agriculteurs qui fournissent le lait pour le Roquefort ne contrôlent pas le prix du lait qui est en moyenne à 1€/L, variable selon le moment de l’année, le taux protéique et butyrique et les taux de cellules. Le Roquefort semble représenter une grande P1020640partie de l’activité économique de cette zone géographique, avec 1800 élevages ovins qui livrent du lait pour ce fromage, ainsi qaue tous ceux qui vivent de la suite de la chaîne de production: les laiteries, les caves d’affinage à Roquefort-sur-Soulzon (où le fromage arrive déjà moulé, pour l’affinage de quelques semaines dans les caves naturelles de la montagne du Combalou), la logistique (les communes alentours hébergent des grandes plateformes de logistique), la vente, etc.

Il y a aussi des troupeaux de vaches à viande type Aubrac. L’eau est aujourd’hui remontée des vallées autour des causses mais anciennement, c’était un bien très rare. Elle était

P1020684

stockée dans des citernes sous les maisons pour l’usage domestique et dans des « lavognes », des dépressions dans le paysage qui étaient parfois pavées afin de garder l’eau de pluie pour abreuver les troupeaux.

Une lavogne vide à  Viala-du-pas-de-jaux sur le plateau du Larzac

Nous avons passé quelques jours sur une ferme de 600 brebis en conventionnel, livrant en moyenne 1700 L de lait à une laiterie Roquefort. Ces trois frères en GAEC ont vendu une partie des terres familiales du causse voisin, le Causse Bégon, et sont en fermage sur cette ferme de 430 ha, ce qui leur premet de travailler à trois sur une même ferme. Nous en avons rencontrés d’autres qui sont sortis de ce système (où le lait est livré à une entreprise sans qu’il soit possible de participer aux décisions ou à la fixation du prix), soit en livrant à des coopératives bio pour d’autres produits laitiers, soit en ouvrant une fromagerie artisanale avec leur activité d’élevage afin de pouvoir avoir un prix du lait plus rémunérateur.

P1020695
La ferme de Vispens, sur les contreforts au-dessus de Saint-Affrique, a été acquise par Terre de liens en 2009, avec un projet de vache à viande et de brebis laitières. Malheureusement le hameau n’était pas relié à l’eau de ville et la transformation laitière prévue n’était donc pas possible. Ils se sont donc spécialisés dans la vache à viande (race Aubrac) tout en gardant un petit troupeau ovin et caprin pour le plaisir et pour qu’il entretienne la végétation que les vaches ne consomment pas. Les vaches sont en plein air intégral, même l’hiver car cette race est rustique et qu’il n’y a pas assez de place dans les bâtiments pour rentrer l’ensemble du troupeau (60 au début, 25 aujourd’hui).
La viande est commercialisée en circuit court, par livraison de colis de viande ponctuellement. Le rayon desservi est encore très large (par exemple jusqu’à Alès), mais l’agriculteur souhaite réduire la zone de livraison, en comptant sur la fidélisation de sa clientèle.

Ardèche – Cévennes

Brèves de voyageP1020502
L’Ardèche et ses terrasses nous ont fait bien mal aux pattes et valu quelques demi-tour car on ne descend pas les escaliers raides que les anciens ont construit. Et les chemins de mulets ne sont pas très adaptés à nos gros sabots ! Mais  on a quand même fini par s’en sortir et arriver vers le Mont Lozère. Là le temps n’était pas au beau fixe donc les filles ont préféré rester dans les vallées plutôt que monter sur le plateau. Nous avons contourné ce massif par l’est. Après quelques belles tempêtes avec grêle et compagnie sur les crêtes, nous sommes arrivées dans les petites montagnes du sud des Cévennes.

L’agriculture rencontrée
L’Ardèche et les Cévennes sont réputées pour leurs terrasses et les châtaigniers qui les couvrent. Celles-ci sont toujours présentes mais beau coup de châtaigneraies partent à l’abandon et sont peu à peu envahies par d’autres espèces, dont les résineux (pins noirs) planP1020519tés en grande quantité suite à des opérations de reboisement dans les années après-guerre où tout le monde manquait de bois de chauffage. Dans les vallées, les terrasses sont irriguées par des canaux construits à flanc de coteaux et qui desservent toutes les terrasses d’une commune. Aujourd’hui, ils sont encore entretenus dans certaines communes pour les jardins privatifs des habitants et chacun doit encore nettoyer et curer sa partie afin que l’eau puisse circuler pour tout le monde. Un système de vannes permet de prendre de l’eau, mais les tours d’eau qui existaient avant ne sont plus d’actualité car il y a bien assez d’eau aujourd’hui pour les quelques potagers.

Nous avons posé nos sacoches pour quelques jours à la ferme de Malhaussette, un collectif installé depuis 2009 grâce à l’association Terre de liens. Cette bande d’amis a repris une exploitation de chèvres laitières et continue de fabriquer des Pélardons avec leur troupeau de 30 chèvres. Elles sortent la journée dans la trentaine d’hectares de pâturages et bois dont ils disposent et sont traites une fois par jour. Pour l’hiver, ils proP1020569duisent leur propre foin de prairie et de luzerne. Ils réalisent aussi des produits issus de la châtaigne comme des confitures, crèmes et farine de châtaigne. Ces produits sont vendus sur deux marchés hebdomadaires, celui de Florac et de Mende. En plus de cela, ils produisent pour leur consommation personnelle leur légumes sur les trois jardins qu’ils ont mis en place et se lancent dans une pépinière afin de vendre des plants de fruitiers.

Drôme – Ardèche

P1020381
Le départ, chargées du nécessaire pour 5 mois de voyage

Brèves de voyage

P1020383Nous  (les deux herbivores de l’équipe) voilà enfin posées dans un pré gentiment proposé par Charlie (chez qui les filles ont choisi de faire du woofing), après 9 jours de marche. Nous sommes parties le 22 mars avec nos 30-40 kg de chargement, auxquels il faut ajouter le poids des deux filles après un soit disant « échauffement ». Du Diois, nous avons tracé vers les Trois Becs pour descendre vers la Drôme provençale. Chaque jour apporte son lot de surprises et de rencontres au fil des 15 à 25 km journaliers. On vit le thème de la montagne bien avant d’avoir connu des fermes, les filles aimant choisir des itinéraires sauvages et escarpés, au risque de se perdre, de faire des détours et d’être bien fatiguées le soir! Après la traversée de la vallée du Rhône, grand moment de stress, nous leurs sommes reconnaissantes des chemins choisis loin des villes et de la route. L’Ardèche, que nous avons atteinte 4 jours après ce que les filles avaient prévu, nous a offert  l’étendue de ses plateaux caillouteux et la fraîcheur de ses vallons verdoyants.

P1020387
Un bel emplacement de bivouac pour la première nuit

Les nuits, pour que nous puissions nous remplir la panse, les filles nous dégotent toujours un bon coin d’herbe, avec l’accord ou non du propriétaire… Elles se sont plutôt bien débrouillées pour se faire offrir le gîte et le couvert quelques fois pour changer de la tente, en particulier après une journée qui nous a toutes les quatre bien détrempées.

Le voyage nous enchante tout autant que les filles, on aime repartir chaque matin vers de nouveaux horizons et porter gaiement l’équipe et son matos vers la prochaine ferme qui nous accueille.

L’agriculture rencontrée

P1020408

Après avoir laissé derrière nous des pâtures de mouton, des cultures de luzerne, lavande, fruitiers et vignes, nous arrivons à Rocles au nord de Largentière, pour quelques jours de wwoofing chez Charlie, à la ferme de la Croze. Cette ancienne ferme accueillait un troupeau de chèvres et une chambre d’hôte. Aujourd’hui, l’objectif est plutôt de construire un agro-écosystème avec une place importante pour le paysage, en favorisant une grande diversité végétale et en diminuant la pression de pâturage. D’anciennes châtaigneraies sont exploitées pour la transformation (vente directe et sur des marchés occasionnels) et des jardins sont ré-implantés sur les terrasses en pierre  sèche, typiques de la région, pour s’adapter à la pente. Il y a aussi quelques ruches, des fruitiers, un bouc et une brebis qui ont leur place dans la lutte contre l’enfrichement. La ferme tourne grâce à l’entraide avec d’autres jeunes qui s’installent dans la région et de wwoofeurs de passages. L’installation dans la région est compliquée, part un foncier bloqué dans le cas de la vigne et une terre difficile à travailler, tout devant se faire manuellement sur les terrasses. Heureusement, il y a des jeunes motivés qui ne reculent pas devant l’adversité pour vivre leur passion ![:]

Presque prêtes !

Notre équipe est maintenant complète, nous, Prisca (jument de 11 ans assez dynamique et excitée, mais très à l’écoute)et Lune (11 ans aussi, mais plus calme, en mode force tranquille) étant ensemble depuis quelques semaines dans les près de Vachère-En-Quint.

ça c'est nous, Lune devant et Prisca derrière à gauche, quand on est tranquille dans notre champs
C’est nous, Lune devant et Prisca derrière à  gauche, quand on est sans nos cavalières dans notre champ
P1020343
Graissage des sacoches

Lena s’occupe de nous tous les jours et Fanny est venue quelques grands week-ends pour faire des balades, ajuster, réparer, graisser et tester le matériel. Le week-end dernier nous sommes parties toutes les 4 pour la première fois, sur 2 jours et avec tout le matériel. Nos cavalières n’avaient pas bien ajusté tout le bazar et ça glissait toujours un peu d’un côté ou de l’autre au début de la rando ! Mais bon à force de resserrer les sangles, ça a fini par tenir tout ça, les selles, les sacoches accrochées dessus et les 2 nanas en plus sur le dos ! Ca nous fait à peu près 90kg chacune à trimbaler, heureusement qu’elles descendent dans les fortes montées et dans les descentes qui nous cassent les pattes. Après une petite journée d’une quinzaine de kilomètre avec un climat bien changeant (de la neige à un col et 10 minutes plus tard, grand soleil !), nous avons été accueillies comme des reines chez Serge et Béatrice qui nous ont fournis un super champ, de l’eau et une botte de foin ! On était un peu jalouse des deux filles qui ont pu dormir dans les mottes de foin dans la grange … mais bon elle ont eu un peu froid quand même par cette nuit à -10°C. Au matin nous voilà reparties dès 9h car Prisca doit se faire ferrer dans l’après-midi. Nous partons sur un petit chemin qui serpente dans les pins et genets. Nos sacoches coincent dans les arbres quand ils ont trop rapprochés, mais en tirant un bon coup ça passe ! Par contre ça à l’air de moins plaire aux filles, surtout quand Lune a cassé une lanière en tirant bien fort, donc on s’est mise à faire un peu plus le tour des arbres.

L’après-midi les filles ont nettoyé et graissé les sacoches pendant qu’on se reposait. Puis le maréchal-ferrant est arrivé pour Prisca, et il avait un caractère aussi trempé qu’elle donc ils ne se sont pas trop entendus … Mais bon après quelques exercices à la Pat Parrelli ça allait mieux ! Nous voilà toutes les deux ferrées, mais il faudra quand même changer tout ça d’ici un mois ou deux selon ce qu’on marche.

Les filles ont encore préparé du matériel le dernier jour, je ne sais pas quoi exactement parce que nous on était enfin de retour dans le « fond du ruisseau » où on a retrouvé notre copain Mugo le grand poney et les 3 ânes qui lui tiennent compagnie quand on est pas là. Lune a vaillamment porté deux gros ballots de foin pour tout le monde jusqu’au champ et les deux filles sont reparties avec la selle sur leur dos, elles étaient ridicules ça ne leur allait pas du tout ! Maintenant on se repose avec nos amis, quelques balades avec Lena, et dans moins de 2 semaines c’est le départ.

A bientôt !